TPE 2017/2018

DIALLO Erwan, SILVA VIEIRA Jessica, BOUGHDIRI Mayssa

Élèves de la 1ES3

Lycée Carnot

 

Cette année, nous avons passé l’épreuve des TPE (Travaux Pratiques Encadrés). Etant dans une filière Économique et Sociale, nous avons du choisir un thème croisant l’Histoire-Géographie, avec notre professeur M. WILL, et les Sciences Economiques et Sociales, avec notre professeur M. SAVANI, qui nous ont suivi lors de ces cinq mois de travail.

A force de recherches et d’investissement, nous avons décidé de traiter des inégalités, et plus précisément d’inégalités scolaires. Nous avons essayé d’établir un lien entre inégalités scolaires et origine sociale des individus. Cette étude a été mené de front depuis le début, et pour ainsi vous présenter notre projet, nous avons voulu être originale et vous le présenter sous forme de blog.

Ce blog a été créé par nos soins et nous avons fait notre possible pour qu’il soit le plus agréable pour vous, lecteurs, de nous lire et nous comprendre.

En espérant qu’il sera intéressant pour vous de nous lire,

Les élèves de la 1ES3

DIALLO Erwan, SILVA VIEIRA Jessica, BOUGHDIRI Mayssa

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Problématique

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I LES INÉGALITÉS SCOLAIRES FACE À L’ORIGINE ET À LA NATIONALITÉ DES INDIVIDUS

I.1 Des élèves favorisés et des élèves défavorisés

I.2 Des zones favorisées et des zones sensibles

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II LA RÉUSSITE SCOLAIRE FACE À L’ENVIRONNEMENT SOCIAL ET SCOLAIRE DES         INDIVIDUS

II.1 La réussite scolaire déterminée par l’environnement social

II.2 La réussite scolaire déterminée par l’environnement scolaire

II.3 Les stratégies élaborées par les familles pour une réussite scolaire

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III L’ÉTUDE DE CAS: DEUX COLLÈGES SOCIALEMENT ET TERRITORIALEMENT DIFFÉRENTS

Collège Carnot/Collège Maurice Utrillo

III.1  La situation géographique

III.1 Les différents moyens mis en place

III.2 Comparaison des deux établissements

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CONCLUSION

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Bibliographie

  Interviews

      –Interview CPE Collège Carnot

      –Interview principale Collège Utrillo

      –Interview AESHCO Collège Utrillo

● Fiches synthèses

      – Fiche synthèse DIALLO Erwan

      – Fiche synthèse SILVA VIEIRA Jessica

      – Fiche synthèse BOUGHDIRI Mayssa

● Remerciements

INTRODUCTION

L’objectif de notre TPE est d’étudier le rapport entre inégalité scolaire et origine sociale.

Nous pouvons parler d’inégalités “scolaires” lorsqu’il y a présence d’une situation où biens ou services distribués par l’école sont répartis inégalement en fonction de groupes sociaux définis notamment par le milieu socio-économique, le capital culturel des parents ou encore par l’origine. Une situation d’inégale répartition des compétences scolaires et des savoirs qui existe dans tous les pays, mais notamment en France.

 Cette question est d’autant plus centrale que nous vivons dans des sociétés démocratiques affirmant l’égalité fondamentale des individus et dans lesquelles l’égalité des chances scolaires et la méritocratie (système politique, social et économique où les privilèges et le pouvoir sont obtenus par le mérite) sont tenues pour valeurs fondamentales de l’école. Cependant elles perpétuent les inégalités sociales et produisent des inégalités de réussite scolaire entre enfants d’origines sociales différentes, menant à l’échec une bonne partie des élèves issus de groupes minoritaires : les élèves migrants et issus de l’immigration, les élèves défavorisés au plan socio-économique et/ou faiblement dotés en capital culturel.

L’école a une principale mission : reconnaître, assurer et faire-valoir les capacités à apprendre et à mettre en vigueur les compétences acquises dans le cadre scolaire. Ces capacités et compétences ne sont pas également et justement réparties dans une même population où de réels clivages existent. Cependant, depuis les travaux fondateurs de P. Bourdieu et J-C Passeron, dans Les Héritiers en 1964, qui ont mené une enquête pour évaluer l’importance du rôle de « l’héritage culturel » dans la production des inégalités scolaires en partant des inégalités sociales, nous savons que ces qualités ne dépendent plus simplement de l’individu en question mais aussi de facteurs sociaux hérités en lien avec la socialisation familiales et aux apprentissages dès le plus jeune âge. Mais nous traiterons ces facteurs plus tard dans notre développement.

Notre projet ne consiste pas à savoir s’il est juste ou injuste qu’il y ait des inégalités scolaires, ni à déterminer s’il est normal que les élèves les plus défavorisés au plan économique soient aussi désavantagés au plan de leurs apprentissages et de leurs acquis scolaires mais de considérer qu’il était clair pour tous que de tels écarts d’apprentissage étaient non seulement en rupture avec les valeurs de nos sociétés démocratiques et modernes, mais aussi qu’ils étaient peu pratiques dans un pays développé et riche où la place des individus dépend en grande partie de leur niveau de diplôme et des compétences acquises en cours de formation.

Certes, cette dynamique inégalitaire de la répartition des compétences scolaires et des savoirs existe dans tous les pays mais nous montrons que la portée de ces inégalités est particulièrement ancrée en France, bien plus que dans les pays voisins tels que l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg ou la Suisse. De plus, ces inégalités se prolongent très clairement depuis dix ou vingt ans: d’ailleurs, plusieurs programmes auxquels nous pouvons appuyer nos dires comme Pisa – Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves – et les sources nationales comme celles de la DEPP – Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance – se sont développés.

 Notre étude se doit d’être objective : savoir résoudre un problème basique de géométrie, maîtriser les bases du raisonnement scientifique ou encore lire un simple texte sont des compétences que tous les élèves ne maîtrisent pas, principalement chez les élèves les plus fragiles au plan socio-économique et culturel. Plus clairs encore : la part des élèves qui ne maîtrisent pas ces compétences basiques mais fondamentales augmente parmi les élèves socialement défavorisés alors qu’elle régresse parmi les élèves des milieux favorisés. L’une des caractéristiques les plus frappantes de ce phénomène est qu’entre un tiers et la moitié de ces inégalités scolaires découlent directement des choix faits par les individus (cf: Marie Duru-Bellat, 2002) : en effet, les enfants d’origine défavorisée s’engagent en moyenne dans des études plus courtes. Cela signifie que l’école en France est peu efficace et de moins en moins équitable. Elle ne parvient pas à faire acquérir les compétences de base à tous les élèves alors même que c’est l’une des missions primordiales de l’enseignement primaire et secondaire.

 Par définition, une inégalité est une différence dans l’accès à des ressources scolaires rares et valorisées, ressources étant entendu au sens le plus large, incluant toutes les possibilités d’apprentissage qui dépendent mécaniquement de deux facteurs : l’évolution des acquis des groupes les plus favorisés et celle des groupes les moins favorisés.

Dans le cas de la France, contrairement à la moyenne des pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), on observe un effet “ciseaux” : les performances des plus favorisés s’améliorent alors que celles des moins favorisés se dégradent. Encore, l’école française est efficace pour les plus favorisés et peu efficaces pour les élèves appartenant aux groupes minoritaires définis par leur origine socio-économique, culturelle et migratoire.

 C’est pourquoi nous essaierons dans notre développement d’émettre un lien entre origine sociale et réussite scolaire et ce, grâce à trois grandes parties qui sont les suivantes: les inégalités scolaires liées à l’origine sociale et à la nationalité, l’environnement social et scolaire des individus et l’étude de cas de deux collèges soumis à notre étude : le collège Carnot et le collège Maurice Utrillo.

 

 

 

LES INÉGALITÉS SCOLAIRES FACE À L’ORIGINE ET À LA NATIONALITÉ DES INDIVIDUS

Il existe de nombreuses inégalités dans le système éducatif alors qu’il est censé être gratuit et le même pour tous. Des inégalités de répartition des compétences scolaires se font entre les différents établissements scolaires au sein desquelles de nombreuses variations individuelles existent. Les établissements sont classés par rapport aux taux de réussite des différents diplômes et de leurs positions, alors que toutes les écoles devraient avoir le même niveau. Mais les écarts se creusent chaque jour un peu plus. Les établissements devraient tous proposer la même qualité des formations des enseignants et les mêmes structures éducatives afin d’aboutir à l’égalité des chances.

Des écarts importants d’acquis et de parcours scolaire entre groupes d’élèves sont définis notamment par leur origine sociale. Chaque élève, quelles que soient ses origines et sa classe sociale, devrait bénéficier dès le départ de sa scolarité une éducation égale aux autres. Mais en France, l’égalité des chances est indissociable du système scolaire qui détermine la hiérarchie par le mérite: c’est le principe de la méritocratie.

Tous les pays ont des établissements scolaires de bons niveaux et de moins bons niveaux mais la France se démarque par des écarts spécialement élevés.  Les études européennes portant sur le niveau en lecture dans les collèges montrent que près de 60% des différences de niveau entre élèves sont liées aux différences de niveau entre établissements en France. Les programmes et plans d’études définissent ce que les élèves doivent savoir, c’est donc aux professeurs d’agir pour enseigner ce qui est nécessaire pour réaliser ce but. Les compétences basiques comme savoir effectuer un calcul simple, lire un texte de façon fluide en fin d’école primaire, savoir résoudre des problèmes de mathématiques et maîtriser les bases de raisonnement scientifique au collège sont des compétences qui ne sont pas acquises par tous les élèves, particulièrement par les élèves socialement défavorisés donc, au plan socio-économique et culturel.

Selon le ministère de l’Éducation nationale, la catégorie « très favorisée » regroupe les cadres supérieurs, les professions libérales, les chefs d’entreprise et les enseignants. La catégorie « favorisée » réunit les professions intermédiaires. La catégorie « moyenne » comprend les agriculteurs exploitants, les artisans commerçants et les employés. Puis la catégorie « défavorisée » rassemble les ouvriers, les chômeurs et les inactifs n’ayant jamais travaillé.

L’école française est plus efficace pour les élèves de milieux favorisés que pour les élèves de milieux appartenant aux groupes minoritaires car elle ne parvient pas à faire acquérir les compétences basiques à tous les élèves alors que c’est l’une de ses principales missions.

Les capacités des plus favorisés s’améliorent alors qu’au contraire les compétences des moins favorisés se dégradent. Les plus défavorisés ne bénéficient pas des mêmes opportunités d’apprentissage  que ceux des milieux favorisés, ce qui accentue les inégalités de départ.

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La campagne publicitaire lancée par Acadomia en 2013 évoque en caractère gras : « Un enfant en difficulté est un enfant ignorant » , puis en caractère moins visible « … ses points forts ».

Cette affiche publicitaire a voulu tout d’abord attirer l’attention sur un premier point qui peut choquer des personnes, puis dans un second temps, la capacité d’Acadomia à mettre en valeur les points forts des élèves. Ce slogan suggère aussi que l’école ignore les points forts des élèves, d’où leurs difficultés. L’école est sélective et peu attentive à l’individualité de chacun, alors que l’une des missions de l’école est de reconnaître et de certifier le « talent » de tous les élèves dans leurs capacités à apprendre et à mettre en œuvre leurs compétences.

Pour certains auteurs américains comme Rivkin et Hanushek, une sorte de discrimination se crée entre les blancs et les noirs car, selon eux, les conditions d’apprentissage les plus favorables, les enseignants les mieux formés et les pédagogies les plus efficaces sont destinés aux élèves blancs qui appartiennent aux classes moyennes ou favorisées. Donc selon eux, les élèves noirs n’ont pas la chance de bénéficier des mêmes apprentissages que  les élèves blancs.

La capacité financière des parents est liée à la réussite de leurs enfants et cela provoque un sentiment d’injustice chez certains élèves et enseignants. Certains enseignants observent que la réussite scolaire est très peu liée au mérite scolaire. La culture joue aussi un rôle important car certaines familles de milieux favorisés transmettent des valeurs solides au-delà de l’argent.

Arnaud Parienty est un diplômé de Sciences Po à Paris et enseigne les sciences économiques et sociales dans un lycée. Il a notamment participé à la réalisation de nombreux manuels scolaires et universitaires. Il a également écrit des articles pour un magazine au nom de « Alternatives économiques » qui traitent des questions économiques et sociales.

Dans son ouvrage School Business: comment l’argent dynamite le système éducatif, Arnaud Parienty établit un rapport sur son expérience en tant que professeur. En effet, avant d’enseigner dans un lycée très prestigieux à Paris, il enseignait dans un lycée d’éducation prioritaire. Cela lui a permis d’obtenir deux faces différentes du système éducatif. Il a pris conscience de l’importance de l’argent dans ce système et il a souhaité montrer dans cet ouvrage que la réussite scolaire est due à l’argent et aux origines sociales. Il a donc mis en évidence les inégalités scolaires.

Selon Arnaud Parienty, les meilleurs enseignants ne sont pas forcément dans les bons établissements. Un professeur « bien noté » – ce sont les termes qu’il emploi – c’est un professeur qui a acquit de l’expérience dans son métier et qui a été recruté à l’aide d’un système de points. Pour la plupart, « ce sont des professeurs âgés qui souhaitent garder leur système pédagogique mais qui manquent de dynamisme avec les élèves et d’investissement ». Donc selon Parienty, les meilleures écoles vont prendre les enseignants les « mieux notés », ce qui laisse aux autres écoles des professeurs jeunes et sans expérience. Mais les professeurs d’établissements difficiles vont « se battre » pour intéresser leurs élèves.

Les bons élèves qui sont assidus à l’école et qui participent permettent aux professeurs de se motiver et de donner le meilleur d’eux-même. L’autocensure des élèves les bloque et ne leur permettent pas d’avancer. Lorsque les élèves  proviennent de mauvais établissements et qu’ils disent qu’ils leur est impossible de réussir en classe préparatoire ou de faire de grosses études,  se bloquent et réduisent leurs capacités pour réussir.

Certains élèves défavorisés sont mis à l’écart dans les établissements et ont alors de faibles compétences dès l’école primaire. Mais le fait de les scolariser dans les mêmes établissements que des élèves  issus de milieux favorisés peut  avoir des effets spécifiques sur leurs chances d’apprendre.

La sociologue Marie Duru-Bellat a donc comparé l’évolution des performances d’élèves de niveau initial dans des classes de niveau moyen : « Un garçon de CE1, de niveau initial égale à 100, dont ni le père ni la mère ne sont de milieu social défavorisé, scolarisé dans l’une des quinze classes les plus défavorisées, aura un score de fin d’année en français de 97,9 contre un score de 101,3 pour un élève comparable qui fréquenterait l’une des quinze classes les plus favorisées. » Donc les élèves progressent plus vite dans une classe calme et attentive que dans une classe bruyante et qui ne travaille pas. Le manque d’ambition des jeunes de milieux défavorisés explique souvent qu’ils fassent de moins bonnes et longues études, que des élèves issus de milieux favorisés.

Le poids des parents d’élèves joue aussi un rôle extrêmement important dans la scolarité de leurs enfants. Dans un établissement de ZEP (zone d’éducation prioritaire), il y a généralement peu de parents d’élèves. Une classe sur deux possède des parents délégués, tandis qu’un établissement de milieu aisé a plusieurs parents délégués par classe. Les parents délégués font le point avec le professeur principal avant chaque conseil de classe et durant les réunions, ils mettent en place des dispositifs afin d’améliorer ce qui n’allait pas. Dans tout cet ensemble d’établissements, il y a les établissements privés qui disposent de plus de personnel de surveillance qui encadrent davantage les élèves et qui les aident pendant et après les cours.

En général, les ménages aisés semblent prêts à payer des cours particuliers à leurs enfants sans réelle limite, faute de temps pour les aider eux-mêmes. Le soutien scolaire a pour but de donner un avantage scolaire à son enfant.

Les cours particuliers sont très utiles pour les élèves qui ont besoin d’aide ou qui souhaitent renforcer leur niveau et prendre de l’avance sur leurs études. Ces cours particuliers permettent aux élèves d’apprendre à leur rythme et d’être plus actifs étant donné que l’élève travaille seul avec son professeur. Mais ces cours particuliers ne sont pas accessibles à tout le monde. En effet, lorsqu’on apprend que l’heure de soutien est en moyenne à 36.50 euros, on sait que certains ménages ne peuvent pas payer des cours particuliers à leurs enfants.

Les inégalités scolaires se forment notamment lors de l’apprentissage des langues étrangères. En effet, même si les langues les plus enseignées comme l’anglais, l’espagnol ou bien l’allemand sont des langues que l’on peut apprendre à l’école, il existe un fort taux d’inégalité. Tout d’abord les parents ayant de bons moyens financiers peuvent inscrire leurs enfants dans des écoles bilingues privées. L’apprentissage commence en général dès la maternelle et ce sont des établissements coûteux car ce sont des institutions hors-contrat. De plus, les parents de milieux favorisés peuvent financer des stages intensifs à leurs enfants ou bien des séjours linguistiques qui permettent à l’enfant de parler uniquement la langue du pays afin de s’améliorer. Les familles d’accueils sont en général des familles modestes et lorsqu’elles logent les enfants en séjour linguistique, elles reçoivent un revenu important, donc les séjours en immersion dans une famille sont coûteux. Par exemple, un séjour au Royaume-Unis coûte généralement 1500 euros pour une durée de deux semaines. Un tel investissement n’est pas à la portée de tous car les familles de milieux défavorisés n’ont pas les moyens de financer des voyages aussi coûteux pour améliorer le niveau de langues étrangères de leurs enfants. Donc, ce sont les familles les plus favorisées qui ont l’opportunité d’envoyer leurs enfants en séjours linguistiques. Bien entendu, des établissements organisent des voyages scolaires dans différents pays mais ils ne durent que peu de jours et ne permettent pas d’apprendre davantage la langue en question.

Les enfants issus de parents qui sont souvent mutés dans d’autres pays pour des raisons professionnelles bénéficient davantage de facilité par rapport aux langues car ils sont habitués à vivre en général dans des pays anglo-saxons, donc ils améliorent leur niveau d’anglais et ont plus de chance de devenir bilingues et biculturels.

Encore une fois, les élèves qui profitent de ces avantages sont des enfants issus de milieux favorisés qui rassemblent les cadres ou bien les chefs d’entreprises.

Étudier à l’étranger donne un avantage pour accéder aux emplois qualifiés mais cet avantage dépend généralement du milieu social car peu ont le privilège de pouvoir financer ce genre de scolarité à leurs enfants. Donc, les études à l’étranger permettent une concurrence sur le marché du travail.

Les écoles privées accueillent de plus en plus d’élèves de la maternelle au supérieur.

En effet, dès le plus jeune âge, les parents souhaitent que leurs enfants intègrent des écoles privées afin de commencer leur scolarité avec des bases solides. Mais des inégalités font encore surfaces car la répartition des moyens est inégale. Par exemple, 49% des enfants de deux ans ont une place en maternelle en Lozère alors que en Seine-Saint-Denis, seulement 5% des enfants ont leur place alors que c’est dans cette zone que cette scolarisation serait la plus nécessaire du fait que les familles appartiennent à des milieux défavorisés. Les établissements privés scolarisent généralement des enfants de milieux favorisés : 36% des élèves qui étudient dans des collèges privés et 46% des élèves qui étudient dans des lycées privés ont des parents qui sont chefs d’entreprise, cadres ou encore enseignants. Donc les écoles privées renforcent les inégalités liées aux revenus des familles. Elles s’adressent alors aux familles qui ont de l’argent et les écoles publiques s’adressent donc aux familles qui n’ont pas les moyens de payer une école privée. Nous pouvons remarquer encore une fois qu’il y a une forte injustice liée à l’incapacité financière des parents et à l’origine sociale.

En 1987, John Rawls insiste sur l’importance de l’équité avec « l’égalité équitable des chances ». Il déclare que les inégalités sociales et économiques doivent satisfaire deux conditions : tout d’abord, elles doivent être liées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, dans des conditions d’égalité équitable des chances. Puis elles doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société. La perspective rawlsienne propose donc une vision dont les chances doivent être égales de façon à ce que les positions de chacun dépendent le moins possible de leurs positions de départ. Les inégalités de départ entre élèves transforment les inégalités sociales en inégalités scolaires.

Pierre Merle, sociologue et spécialiste des questions scolaires et des politiques éducatives, ne pense pas que l’égalité des chances est appliquée dans les lycées et les enseignements supérieurs.

Une tendance de démocratisation est apparue lors de la période des Trente Glorieuses car les effectifs scolaires augmentaient fortement. Cette période a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 jusqu’au choc pétrolier en 1973.

En effet, jusqu’en 1945, l’école primaire est ouverte à tous les élèves, peu importe leurs origines et leur classe sociale, alors que l’enseignement secondaire n’est pas réservé à tous les « types«  d’élèves. En réalité, l’enseignement secondaire préfère privilégier les élites, donc les classes sociales ayant des bons moyens financiers.

La démocratisation scolaire a pour objectif de faire atteindre des élèves à des niveaux d’études élevés tout en réussissant à réduire les écarts de réussites et les différences de parcours entre les élèves issus de milieux sociaux différents. Donc la démocratisation a pour but de mettre en avant les capacités des élèves et d’effacer au maximum la hiérarchisation scolaire déterminée par l’origine sociale de chaque individu.                                                                                                              

Après 1945, la démocratisation de l’enseignement secondaire parvient à la suite de la massification de l’enseignement de base. Ainsi, plus de cinq millions d’élèves sont inscrits dans l’enseignement secondaire vers les années 1970, contre moins de trois millions en 1960. Ce phénomène peut s’expliquer par une forte croissance démographique.                                                                                                                                                                 

Une fois la période des Trente Glorieuse terminée, la durée des études augmente progressivement du fait que la part des dépenses de l’ Éducation nationale dans le PIB passe de 6,5% en 1975 à 7,2% en 1993.

Les classes défavorisées sont le plus touchées par la démocratisation. En effet, la proportion des bacheliers parmi les personnes de 50-59 ans ayant un père ouvrier est 9,7% , alors que celle des personnes de 25-39 ans est de 19,1%.

On peut alors remarquer que les plus jeunes bacheliers ayant eu la possibilité de  pouvoir s’inscrire dans de bonnes écoles primaires et secondaires obtiennent un plus fort taux de réussites que les personnes dont l’école n’était pas démocratisée.   

À partir des années 70, la démocratisation de l’enseignement supérieur parvient à la suite de la démocratisation de l’enseignement secondaire. En 1972, les étudiants de l’enseignement supérieur sont environ un million et en 1993, ce chiffre double. Ce phénomène peut s’expliquer par l’accroissement de l’accès à la classe de Terminale puis à la suite des études supérieures. Présentement, plus de 65% d’une classe n’ayant pas de redoublants, parvient en Terminale et pratiquement tous les bacheliers poursuivent des études supérieures.

On remarque néanmoins que la démocratisation n’est pas bénéfique pour tout le monde et qu’elle peut conduire à des inégalités entre les élèves de milieu favorisé et des élèves de milieu défavorisé. Par exemple, la proportion des enfants de cadres entre 25 et 39 ans est de 72,3% alors que la proportion des enfants d’ouvriers est de seulement 19,1%.

Il existe plusieurs types de démocratisations. Tout d’abord, la démocratisation quantitative consiste à allonger la durée des études au plus de personnes possibles. Les statistiques publiées par l’Éducation nationale en 2012 sont encourageantes car le taux d’accès au baccalauréat est monté de 25,9% en 1980 à 71,6% en 2011. Mais Prost établit ultérieurement que la démocratisation quantitative déplace les inégalités mais ne les supprime pas. Il existe aussi la démocratisation qualitative qui consiste à atténuer le lien entre le parcours scolaire d’un élève et son origine sociale. Donc cette démocratisation exige la réduction de ces écarts.

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Le taux de réussite au brevet des collèges des élèves issus de classes favorisées est supérieur à celui des élèves issus de milieu social défavorisé. Donc le taux de réussite dépend des classes sociales.

Selon les différentes séries du baccalauréat, on remarque d’importantes disparités entre les différents groupes sociaux. On parle alors de démocratisation ségrégative.

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D’après ce tableau, les élèves issus de cadres, donc des milieux favorisés, ont un taux beaucoup plus élevé dans les séries générales que dans les séries technologiques et professionnelles. Alors que les enfants issus d’ouvriers, donc des milieux défavorisés, ont au contraire un taux plus élevé dans les séries technologiques et professionnelles  et un taux faible dans les séries générales. Donc les élèves qui accèdent les filières d’enseignements professionnels sont généralement des enfants d’origine sociale défavorisée. L’accessibilité aux filières dépend alors du milieu social.

En règle générale, la restriction des choix s’impose aux classes les plus défavorisées plutôt qu’aux classes supérieures.

Le baccalauréat général est plus valorisé socialement que le baccalauréat professionnel et technologique car il ouvre plus d’accès dans l’enseignement supérieur, tandis que les élèves de milieux défavorisés seront plutôt orientés vers des études moins prestigieuses.

Donc la démocratisation sociale explique le contraste entre les différentes séries du baccalauréat et le recrutement social. Alors, une inégalité se fonde par rapport aux choix des séries et dans l’enseignement supérieur.

D’après Maryline Baumard qui est une journaliste dans Le Monde , « en France, un lycéen de milieu défavorisé a deux fois moins de chances d’entrer dans l’enseignement supérieur que s’il avait grandi en Espagne ou en Irlande. »                                                                                                                      

Il existe deux types d’élèves dans les écoles post-bac privées. Tout d’abord il existe les élèves de bon niveau qui misent plutôt sur le confort, la sécurité et la facilité. Puis il y a les élèves qui choisissent les écoles post-bac privées par défaut car ils ont des résultats moyens, savent qu’ils auraient peu de chances d’intégrer les écoles après une classe préparatoire et qu’ils auraient des difficultés à réussir  dans la spécialité choisie.

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D’après ce graphique , nous pouvons remarquer que le taux de diplôme égal ou supérieur au bac +3  des élèves issus de milieu socialement favorisé est largement supérieur à celui des classes défavorisées. Les élèves de classes dominantes font peu parti des élèves qui n’ont pas de diplôme ou qui n’ont pas poursuivi leurs études après le baccalauréat. Alors que le taux des élèves issus de classes modestes qui n’ont pas de diplôme ou qui n’ont pas poursuivi leurs études est amplement supérieur au taux de diplôme égal ou supérieur au bac +3.

Donc les chances d’un élève de quitter le système scolaire sans le baccalauréat varient très fortement selon l’origine sociale de l’élève.

Les élèves issus de milieu favorisé poursuivent généralement plus longtemps leurs études que les élèves de parents qui ont moins de moyens financiers. Les enfants de parents de cadres accèdent plus facilement à des échelons sociaux plus élevés que des enfants d’ouvriers.

Lors de l’enseignement supérieur, les élèves issus de milieu favorisé intègrent fréquemment les filières les plus prestigieuses telles que les classes préparatoires et les grandes écoles.

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Le tableau prouve qu’un enfant issu d’un père cadre, a plus de chances de le devenir par la suite qu’un enfant issu d’un milieu défavorisé. Alors qu’un enfant issu de parents ouvriers sera, d’après ce tableau, ouvriers à son tour. Donc les élèves de milieux défavorisés sont amenés généralement à reproduire le même parcours professionnel que leurs parents.

Un retard scolaire est un indicateur de difficultés scolaires. Les retards scolaires parviennent dès le plus jeune âge. Ils sont fréquents dans les territoires marqués par la plus forte précarité économique et sociale des habitants. Les écarts sont très marqués entre les élèves de nationalité française et ceux de nationalité étrangère. Plus le milieu social est élevé, moins les élèves ont de risques d’être en retard. En effet, la proportion d’élèves en retard varie de 3,6% dans les milieux très favorisés à 20,5% dans les milieux défavorisés. Donc les retards scolaires sont plus fréquents dans les territoires défavorisés.

Les inégalités scolaires entre milieu sociaux se construisent avant le collège et c’est un moment important  pour l’avenir des jeunes de milieu défavorisé en particulier.

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D’après ce graphique, les catégories sociales défavorisées ont beaucoup plus de retard scolaire que les classes sociales favorisées. Selon les données de  l’INSEE (institut national de la statistique et études économiques) en 2011, « un cinquième des élèves issus de milieux défavorisés ont redoublé au moins une fois avant d’entrer en sixième soit six fois plus que les élèves dont les parents sont très favorisés.«  Ce phénomène est provoqué d’une part par les origines sociales, puis par le fait d’être entouré d’une population de même milieu car en effet, la concentration de personnes défavorisées sur un même territoire peut provoquer des retards scolaires.

D’après « l’Observatoire des inégalités », 58 % des élèves des sections pour jeunes en difficulté au collège sont issus de catégories sociales défavorisées et 2 % des enfants issus de cadres supérieurs.

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En 2013, 35% des élèves de milieux défavorisés ont redoublé, alors que seulement 10% des élèves issus de classes très favorisées ont redoublé. Un grand écart se forme donc entre les élèves de milieux favorisés et les élèves de milieux  défavorisés, même si ces derniers ont obtenu un taux moins élevé entre 2004 et 2013.

Le niveau social est important ainsi qu’un revenu élevé sont importants pour que les enfants aient les meilleures chances de réussir à l’école.

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D’après cette carte, l’échec scolaire est provoqué par plusieurs facteurs dans différents territoires. Par exemple, en milieu urbain il y a un fort cumul de fragilités économique, familiale et culturel ainsi que des difficultés de vie familiale et d’habitat social. Puis dans les communes il y a des fragilités financières et culturelles. Les risques élevés sont très présents dans le nord de la France. 

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Ce schéma récapitulatif permet comprendre l’ampleur des inégalités sociales qui provoquent d’autres inégalités importantes telles que des inégalités dans l’apprentissage des élèves, dans leurs résultats scolaires, dans leurs orientations et diplômes ainsi que des inégalités des diplômes dans le marché du travail. Donc les inégalités se cumulent et finissent par provoquer des inégalités dans l’insertion professionnelle. 

 Comme dit précédemment, les inégalités scolaires forme un phénomène omniprésent, durable et observé à différentes échelles. Aujourd’hui, les différences de scolarisation entres les villes et les campagnes sont de plus en plus élevées. Bien que de nos jours, l’entrée en sixième pour un élève soit devenu un phénomène banal, les élèves ruraux demeurent cependant moins nombreux à accéder au lycée que les élèves urbains. Cette inégalité scolaire est accentuée par la différence de richesses entre les campagnes et les banlieues. En effet, les personnes aux revenus les plus faibles vivent majoritairement dans le monde rural vieillissant et éloigné. Par surcroît, on observe que le niveau de vie médian de l’ espace urbain (après prélèvements obligatoires) équivaut à 19 200 euros/an contre 18 800 euros/an pour l’espace rural. De plus, au sein des campagnes, d’après l’INSEE on remarque que les élèves ruraux sont souvent orientés vers des formations professionnelles courtes.

Les inégalités scolaires s’effectuent aussi à une plus courte échelle ainsi, les inégalités de réussite scolaire entre banlieues et centre-ville sont très fortes, cependant il est difficile d’identifier leur cause:  l’ implantation géographique ou la situation sociale.  Ces inégalités de zones engendrent de fortes modifications sur le point de vue de l’enseignement. Ainsi, dans les grandes villes telles que Paris ou Lyon, on trouvera les établissements les plus prestigieux et considérés alors que dans les banlieues,non. Par conséquent, on assiste à une plus forte concentration des professeurs les plus diplômés et qualifiés autour de ces établissements, délaissant les établissements les moins réputés, les banlieues les plus précaires avec des professeurs généralement moins qualifiés .

Par ailleurs, les inégalités scolaires existent à l’intérieur d’une même villes comme le souligne la présence d’établissements de réseau d’éducation prioritaire dans certains arrondissements de Paris par exemple.

D’après plusieurs études, les professeurs sont souvent découragés à l’idée de venir enseigner dans des zones « difficiles ». Pour inverser la tendance et  inciter les professeurs à venir enseigner en réseau d’éducation prioritaire, l’Etat a mis en place une prime annuelle s’élevant à environ 2 312 euros.

Répartition des 29 collèges REP de l’ Académie de Paris (selon les arrondissements):

-Paris 10ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 11ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 13ème: 2 collèges REP (7%)

-Paris 14ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 17ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 18ème: 8 collèges REP (27.5%)

-Paris 19ème: 8 collèges REP (27.5%)

-Paris 20ème: 7 collèges REP (24%)

On constate une forte disparité dans la répartition des collèges REP entre un ouest-bourgeois (15ème arrondissement/16ème arrondissement) ne consacrant presque aucun collège REP, et un nord-est populaire (18ème arrondissement et 19ème arrondissement) où de nombreux collèges REP s’y implantent.

LA RÉUSSITE SCOLAIRE FACE À L’ENVIRONNEMENT SOCIAL ET SCOLAIRE DES INDIVIDUS

L’éducation faite par les parents transmet aux enfants les premières valeurs, mais cette transmission affecte ces derniers car elle diffère selon les milieux sociaux. Les milieux sociaux permettent de classer la société selon la profession et les moyens financiers de la personne.

L’apprentissage des enfants par les parents entraîne alors des capitaux culturels et sociaux inégaux entre les enfants de classes sociales favorisées et ceux de classes sociales défavorisées. Ces inégalités sociales apparaissent dès la première rentrée scolaire de l’enfant car l’accès au langage ou à l’écriture n’est pas la même chez un enfant dont les parents sont des chefs d’entreprise et chez l’enfant dont les parents sont des ouvriers. On identifie les élèves de différents milieux selon leur vocabulaire, leur culture générale ou bien leur manière d’être: c’est le capital culturel.

Selon Pierre Bourdieu, le capital culturel possède plusieurs formes.

On remarque tout d’abord que les milieux qui ont un capital culturel hérité important sont proches de la culture légitime de l’école et les enfants issus de ce milieu là ont beaucoup plus de chances de réussir que d’autres enfants. Il y a donc déjà une première influence de l’héritage familial sur les résultats par le type de culture que l’école favorise et par le milieu familial véhiculé.

L’école sanctionne aussi une manière d’être, de parler et d’écrire. Donc un élève qui est issu d’un milieu social où la manière d’être qu’on lui a véhiculé, le rapport à la langue, à l’écrit, à l’accent qui est différent sont dit ‘moyens », aura donc plus de marches à gravir pour remonter les échelons scolaires. Selon leur écrit ou leur oral, certains milieux seront largement favorisés, d’après les milieux sociaux d’origines. Il y a donc une deuxième influence de l’héritage familial sur les résultats par la manière d’être.

La reproduction sociale est un phénomène sociologique en rapport avec la famille qui consiste à transmettre des positions sociales d’une génération à une autre.  

Par exemple, un fils de cadre a davantage de chances de devenir cadre que de changer de classe sociale, alors qu’un fils d’ouvrier a plutôt tendance à devenir ouvrier comme son père et donc de ne pas quitter sa classe sociale.

L’égalité des chances est une théorie qui empêche que la situation financière des parents ainsi que les origines sociales, culturelles et religieuses déterminent l’avenir de leurs enfants. Elle permet de faire en sorte que tous les individus disposent des mêmes opportunités de développement social. L’égalité des chances est alors une vision de l’égalité qui permet de lutter contre la reproduction sociale.  Selon André Compte-Sponville qui est un philosophe français, « L’égalité des chances, c’est le droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C’est le droit égal, pour chacun, de faire ses preuves, d’exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement, ses faiblesses. C’est le droit de réussir, autant qu’on le peut et qu’on le mérite. C’est le droit de ne pas rester prisonnier de son origine, de son milieu, de son statut. »

Bourdieu et Passerons se rendent compte de la typologie des différents rapports à l’école, qui varient selon le milieu social hérité, dans les résultats scolaires. L’environnement social transmet un rapport à l’école. Les sociologues distinguent alors trois milieux sociaux :

– Les familles de classes favorisées possèdent de l’argent et une culture légitime de celle de l’école. Les élèves de ce milieu ont un rapport plus familiarisé avec l’école, ils se sentent plus autorisés à répondre en cours, à participer. Ils se sentent très à l’aise à l’école, alors qu’il y a des élèves issus de la même classe sociale à qui l’école leur est égal. Ce sont des « cancres » et comme leur parents gagnent bien leur vie, ils ont déjà l’assurance qui leur permet de se sentir légitime. Ils ne veulent donc pas travailler car leur avenir est déjà conçu, c’est la désinvolture par excès.  Donc les élèves issus de ce milieu s’expriment correctement, et qui par l’éducation reçue dans un milieu familial très favorisé, ont une bonne présentation et une certaine aisance en société.

– Les familles de classes moyennes transmettent «une bonne volonté culturelle», les parents ont les chances de faire sentir à l’enfant que l’école est importante , qu’il faut bien travailler et réussir. Par exemple, les parents qui n’ont pas beaucoup de culture en littérature vont faire le maximum pour aider leur enfant en achetant des livres pour les aider même si il faut dépenser de l’argent. Une bonne volonté culturelle c’est donc que la culture de l’école a une valeur , mais que les parents n’ont pas.  Ce milieu social transmet donc une volonté de réussir, les parents font en sorte que leurs enfants réussissent quitte à prendre des cours particuliers et donc faire des sacrifices. Les parents incitent leurs enfants à aimer l’école même si les études et le métier des parents ne sont pas une histoire très familière avec la culture légitime de l’école, ils savent néanmoins que l’école est importante.

– Les familles de classes défavorisées rejettent l’école. Les parents n’ont pas de diplômes et eux même ont mal vécu l’école.

L’héritage culturel est donc déterminant dans la réussite scolaire car en effet, les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron remettent en question l’égalité des chances. L’école devrait traiter tous les élèves comme égaux face à la culture mais selon les sociologues , les élèves sont traités de façon inégale. Lors d’un examen ou d’un concours, les épreuves et les critères sont les mêmes pour tous les candidats : en apparence, le concours ou l’examen donne à tous des chances égales, mais en réalité les étudiants les plus proches de la culture scolaire sont privilégiés par rapport aux autres. En particulier, puisque leur langage est plus proche du langage scolaire, ces étudiants n’ont peu d’efforts à fournir relativement aux autres pour satisfaire les critères du concours ou de l’examen.

« Les bons élèves » sont plus nombreux dans les milieux favorisés. Le sociologue Pierre Bourdieu montre que l’école favorise les favorisés et son histoire personnelle démontre que l’école ne distingue pas les élèves de condition modeste et les élèves de milieux favorisés. En effet, Pierre Bourdieu était le fils de parents  paysans et c’était un excellent élève. L’un de ses professeurs l’a incité a s’inscrire à l’hypokhâgne de Louis-le-Grand qui est un remarquable et prestigieux lycée parisien. Il est alors admis et devient agrégé de philosophie et termine sa carrière en tant que professeur au Collège de France, qui est un grand établissement d’enseignement et de recherche qui joue un rôle très particulier dans l’enseignement supérieur français. Mais Bourdieu est une exception qui confirme la règle, et qui veut que la probabilité qu’un enfant réussisse à l’école soit liée à son origine sociale. Les données statistiques le confirment, car par exemple un enfant d’ouvriers a quinze fois moins de chances d’aller en classe préparatoire aux grandes écoles qu’un élève dont les parents sont classés parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures.

Dans le livre, Les Héritiers, Les étudiants et la culture écrit en 1964, les sociologues français Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron  montrent que le système scolaire contribue au processus de reproduction sociale par rapport aux classes défavorisées, donc l’école participe à la reproduction des inégalités sociales. Selon eux, la réussite scolaire est fortement déterminée par la culture scolaire qui est liée à la culture des enfants. Bourdieu et Passeron appellent « le capital culturel hérité » , un capital ou l’on regarde plusieurs critères comme le niveau d’études des parents, le nombre de livres à la maison, les types de consommations culturelles ou bien mêmes les types de vacances. Donc le capital culturel peut dépendre de  l’investissement éducatif , du travail pédagogique des parents ou même du rang social de la famille. Les élèves de milieux favorisés possèdent plus d’avantages sociaux favorables à leur réussite. Les étudiants issus des milieux aisés disposent d’un capital culturel qui permet de s’adapter plus aisément aux exigences du système scolaire que les classes défavorisées car les enfants issus de catégories favorisées, possèdent une culture qui est proche de la culture scolaire et donc ces enfants là ne perçoivent pas de différence entre la culture familiale et la culture scolaire. Les élèves issus de milieu favorisé ont alors plus de chances de réussir leurs études et donc de rester dans la même catégorie sociale de leurs parents, que les élèves issus de milieu défavorisé qui n’ont pas obtenu une culture familiale semblable à la culture scolaire. Ces élèves de milieu modeste sont alors victimes de la rupture entre la culture scolaire et la culture familiale, ce qui provoque plus de complexité à d’adapter à la culture légitime de l’école. C’est alors pour cela que leur chance de réussir à l’école est inférieure à celle des élèves issus de milieu aisé car leur réussite scolaire est « aléatoire ».

Ce livre montre l’importance de l’héritage culturel entre les inégalités scolaires et les inégalités sociales. Par exemple, les élèves issus des classes supérieures fréquentent davantage les musées ou bien lisent plus de livres que les élèves issus de milieux moins aisés. Les inégalités proviennent donc de l’héritage culturel. Les étudiants de milieux favorisés héritent d’une familiarité avec les savoirs que le système scolaire valorise. Ce livre prouve qu’il existe des inégalités des chances pour atteindre des études supérieures entre les fils de cadres et les fils d’ouvriers. La reproduction sociale est causée par l’inégale répartition du capital culturel, social et économique entre les différentes classes sociales.                                                                                                                                           

Puis les deux sociologues, Bourdieu et Passeron, ont écrit un nouveau livre en 1970 intitulé La reproduction, éléments pour une théorie du système d’enseignement. Ce livre démontre à nouveau que le système éducatif agit fortement sur la reproduction sociale. Ce livre insiste encore une fois sur les inégalités de chances et la réussite scolaire. Bourdieu dénonce le système scolaire comme une « reproduction » des catégories sociales qui privilégie les classes dominantes. L’école est un moyen d’ascension sociale pour les classes moyennes car les modèles culturels sont proches de la culture scolaire et donc ces classes peuvent progresser socialement. Puis les catégories populaires, donc les classes inférieures et défavorisées sont souvent passives car elles acceptent les échecs scolaires et ne font pas d’effort pour progresser. Ainsi, l’école est aussi un instrument de la reproduction sociale pour les élèves appartenant à la catégorie défavorisée car ils reproduisent le même parcours que leurs parents. Donc l’école reproduit les inégalités mais ne les atténue pas. La thèse de « l’école reproductrice », développée par Pierre Bourdieu, consiste alors à renforcer les inégalités d’acquis en ignorant les inégalités de départ, donc en proposant la même « offre » de formation à tous.

Selon Raymond Boudon, un des sociologues français les plus importants du XXème et du XXIème siècle, l’inégalité des chances n’a aucun lien avec la réussite scolaire des élèves. D’après lui, il n’y a pas de lien entre l’inégalité scolaire et l’inégalité sociale, donc l’école est neutre. Dans son livre intitulé L’inégalité des chances , Boudon prouve que les inégalités scolaires ne sont que le résultat de stratégies individuelles qui sont différentes selon l’origine sociale. Selon lui, un fils d’ouvriers a de plus en en plus de chances d’accéder aux études supérieures s’ils le souhaitent. Donc il prouve que l’héritage culturel n’est pas le principal facteur qui permet d’accéder aux études universitaires. L’autre facteur serait alors le désir de la mobilité sociale qui désigne la volonté de changer de position sociale d’une personne par rapport à celle de ses parents. Selon Boudon, les familles issues d’un milieu modeste surestiment le prix des études et sous-estiment les avantages du diplôme contrairement aux familles de milieux favorisés. En général, un élève issu d’un milieu aisé continu ses études après le baccalauréat, alors qu’un élève issu d’un milieu plus défavorisé choisira plus facilement d’arrêter des études après le baccalauréat, ce qui est déjà une réussite pour les parents. De plus, Boudon prouve que les réformes pédagogiques qui ont pour objectifs d’égaliser les différences culturelles et sociales, n’atténuent pas les inégalités scolaires. Il estime que la démocratisation de l’école n’est pas une solution car cela ne permettra pas aux élèves issus de milieux sociaux défavorisés de devenir prioritaires par rapport aux élèves issus de milieux sociaux favorisés.                                                                                                              Donc la théorie de la reproduction sociale n’est pas prouvée d’après Boudon. D’après lui les inégalités scolaires sont définies par les stratégies individuelles des familles et la volonté des élèves et non pas par le système scolaire. Boudon est alors « l’anti-Bourdieu » par excellence.

D’après le livre L’école des chances, qu’est-ce qu’une école juste ? écrit par le sociologue français François Dubet, l’égalité des chances est difficile à atteindre à l’école. D’après lui, l’école doit distinguer le mérite de chacun indépendamment de son origine sociale. Il pense que la scolarité en France est un système à « fabriquer de l’exclusion ». Selon lui, les diplômes prestigieux sont réservés aux élèves capables d’atteindre l’excellence car en effet, un faible taux d’élèves issus de milieux défavorisés accèdent aux grandes écoles car ils vont généralement dans les filières professionnelles. Environ 80% des élèves de CAP sont issus des milieux défavorisés.

Dubet estime que le système scolaire devrait s’appuyer sur le mérite des élèves et non pas l’héritage culturel. D’après lui, l’égalité des chances c’est le fait de demander aux classes favorisées, un peu plus de chances aux élèves méritants qui sont issus de classes défavorisées. Mais pour Dubet, l’égalité des chances ne permet pas une meilleure société car les inégalités sociales dans la société provoquent des inégalités de chances à l’école et causent à son tour des inégalités sociales dans la société.

Les sociologues ont donc tous un point de vue différent sur la réussite scolaire qui est déterminée ou non par l’environnement social. Bourdieu et Boudon ne pensent pas du tout de la même manière par rapport à l’origine de l’inégalité des chances dans le système scolaire.

Bourdieu et Passeron pensent que la réussite scolaire est causée par l’héritage culturel obtenu par les élèves, donc que la position sociale des parents constitue un héritage pour leurs enfants. Les enfants issus des milieux favorisés sont considérés comme des « héritiers », alors que les enfants de classes modestes sont considérés comme des « déshérités ». Bourdieu et Passeron pensent que le système scolaire provoque des inégalités des chances pour les élèves, alors que le système éducatif a pour but de proposer le même apprentissage à tous les individus. Cette inégalité des chances entraîne une reproduction de la hiérarchisation sociale. Selon Bourdieu, les élèves issus de milieux favorisés réussissent dans leur scolarité grâce à leur héritage culturel et non pas grâce à leur talent. Donc Bourdieu est convaincu qu’il faut traiter différemment les élèves selon leur origine sociale.

En revanche, Boudon pense que la réussite scolaire est à l’origine des actions et de la volonté des élèves.

On peut alors conclure qu’il existe des héritages par la culture, la manière d’être et le rapport à l’école. Pour certains sociologues, l’environnement social détermine la réussite scolaire. La mesure de l’intelligence devrait être réalisé dès la naissance avant que l’environnement social et culturelle ne puissent intervenir sur l’enfant afin que tous les enfants soient égaux.

Selon Durkheim, l’école est un facteur d’intégration et de développement pour tous. Durkheim est le fondateur de la sociologie et de l’éducation, et selon lui, l’école doit outrepasser les rivalités et les conflits et se soumettre aux différentes évolutions de la société pour pouvoir y adapter les individus qu’elle doit socialiser. L’école a pour objectif de préparer les élèves aux différents emplois qu’offre l’économie et a pour but d’unifier la société autour de valeurs générales comme  la raison, la discipline, le respect de la patrie.

Pour Durkheim, l’école est aussi un facteur d’uniformisation des différentes cultures. Pour lui, tous les individus profitent du même apprentissage scolaire.

Selon les sociologues Baudelot et Establet, l’école est un facteur d’inégalité née du capitalisme et qui est au service de la reproduction sociale. Ils évoquent ce point important dans L’école capitaliste en France qui a été publié en 1971. Pour ces sociologues, l’école oppose la bourgeoisie et le prolétariat ainsi que le travail manuel et le travail intellectuel. L’école contribue, selon Baudelot et Establet, à la survie du capitalisme qui est fondé sur la division entre ces deux classes sociales.

En effet, les enfants issus d’une classe favorisée entrent dans un réseau secondaire-supérieur alors que les enfants issus de classes défavorisées entrent dans un réseau primaire-professionnel qui reproduit la situation sociale de leurs parents. Très peu d’enfants issus de cette classe, n’ont la chance d’intégrer le réseau secondaire et donc espérer une élévation sociale.

  La différence d’établissement scolaire influe sur la réussite scolaire car si les communes riches ont les moyens de se payer des professeurs de théâtre ou de musique, les communes plus précaires doivent se contenter de passer un DVD ce qui ne peut qu’accroître les inégalités sociales et culturelles.

Afin de parvenir à une réussite scolaire de tous les les élèves, les intervenants scolaires sont invités à mettre en oeuvre la différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique : qu’est-ce que c’est?

C’est une démarche qui consiste à mettre en oeuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d’enseignement et d’apprentissage afin de permettre à des élèves d’âges, d’aptitudes, de compétences et de savoir-faire hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs communs et, la réussite scolaire.

Pourquoi ?

Ce phénomène a été créer pour répondre à l’hétérogénéité de la classe afin d’amener chaque élève le plus loin possible sur le plan de ses apprentissages en tenant compte de son potentiel.

Pour qui ?

Elle s’adresse à différents types d’ élèves, d’une part: pour les élèves ayant différentes façons d’apprendre, pour les élèves ayant différents rythmes de travail liés à des activités extra- scolaire, pour  les élèves doués qui sont d’avantage susceptible d’assimiler rapidement le cours. Tous ces élèves bénéficient d’une flexibilité pédagogique, cependant la différenciation pédagogique s’oriente aussi vers les élèves ayant des besoins particuliers (enfants handicapés, enfants en situation familiale ou sociale difficile,…). Ces élèves bénéficient d’adaptation ou de modification. Les mesures d’adaptation ont pour principal objectif de permettre aux élèves ayant des besoins particuliers de réaliser les mêmes apprentissages que les autres élèves ce qui permet d’atténuer les obstacles qu’ un élève peut rencontrer du a ses caractéristiques personnelles et d’en faire une illustration pour les élèves ayant des besoins particuliers. Modifier revient à revoir à la baisse les attentes par rapport aux professeurs il est donc préférable d’envisager en premier lieu les mesures d’ adaptation.

Différencier quoi ?

On constate une différenciation dans les contenus, les structures, le processus et sur la production des élèves. La différenciation de pédagogie faite par les enseignants influent les progrès et par conséquent, la réussite scolaire.

En 1969, un psychologue américain Robert Rosenthal et une directrice d’école Lenore Jacobson publient Pygmalion in the classroom où ils réalisent une expérience original. A travers cette expérience se soulève une question: Lorsque des maîtres croient leurs élèves plus intelligents qu’ ils ne le sont, ce regard peut-il engendrer un « effet Pygmalion » c’est-à- dire les rendre plus intelligents?

Dès 1964, Rosenthal soumet des élèves à un test d’intelligence conçu pour détecter ceux qui « sont susceptibles de présenter un démarrage scolaire » ( dont on peut espérer des progrès rapides) pour l’ année suivante; il transmet par la suite aux maîtres le résultat ainsi que les élèves « démarreurs » qui seront dans sa classe. Or les élèves prétendus démarreurs on été en réalité tirés au sort.

Un an plus tard, tous les élèves repassent ce test d’ intelligence et on constate que les « démarreurs » ont progressé de 12 points en QI, tandis que les autres ont progressé de 8 points. Cette différence de QI s’ observe à travers les différences selon l’âge: on constate qu’ au CP les « démarreurs » ont un QI supérieur de 15.4 points comparé à celui des non-démarreurs; au CE1 de 9.5 points. Cependant dans les autres classes la différence n’ est pas aussi flagrante.

La théorie visant à ce qu’un élèves soit influencer par la façon d’être des professeurs est donc vérifiée.

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Les pratique éducatives des familles interpellent selon leur variété. Certaines familles valorisent la conformité, la discipline, la stabilité; d’ autres donnent la priorité à l’autonomie de l’enfant, à sa motivation ainsi qu’à la communication.

Selon la psychologue américaine Diana Baumrind les styles éducatifs sont un mélange de deux aspects fondamentaux, d’une part: la sensibilité et l’intérêt d’autres part: l’exigence et la fermeté.Ses recherches ont mis en évidence trois styles éducatifs: les parents autoritaires, les parents permissifs et les parents démocrates auquel on peut ajouter un nouveau style qui s’est propagé: les parents désengagés.

Le style autoritaire

C’est un type d’éducation rigide fondé sur de nombreuses interdictions, les parents représentent l’ autorité tandis que les enfants sont soumis et se contente d’obéir.

Caractéristiques:

Exigence élevée caractérisé par une forte pression, les enfants se doivent de répondre aux attentes des parents souvent très élevée);

Application de sanction et d’ ordres sans explication permanente, quand un enfant ne répond pas aux différentes attentes, des sanctions sont appliquées, les enfants doivent agir comme cela a été convenu sans protester, ses enfants sont souvent exposés à de nombreuses critiques;

-Absence de dialogue, la communication parents/enfants est très faible et se fait rare.

Conséquences:

-Manque de prise de décision de l’enfant, peur de prendre une décision de leur plein gré car ils ont peur de se tromper à l’ égard d’autres élèves;

-Dépendance très élevée, si l’on ne les conseillent et dirigent pas, ses enfants se sentent en insécurité et ils demeurent perdus;

-Passifs et timides, ils éprouvent de l’anxiété par rapport à l’approbation des autres;

-Faible estime de soi, tendance à se sentir isolé et coupable.

Le style permissif

Ce style éducatif se distingue par peu d’exigences et un faible contrôle. Par ailleurs, les adultes évitent de se mettre en conflits, les enfants ont le droit à une certaine liberté.

Caractéristiques:

-Absence de normes et de contrôle, le peu de règles établis est souvent contourné, cependant aucune sanctions n’est prise;

-Les enfants sont surprotégés, les enfants sont gâtés, les parents leur accorde quasiment tout ce qu’il souhaite et cèdent en leur faveur lorsque quelque chose ne convient pas à leur exigences;

-Les adultes ne responsabilisent pas les enfants, en tolérant le moindre faits et gestes des enfants, les parents ne font pas comprendre à leurs enfants qu’ ils sont responsables de leurs actes.

Conséquences:

-Confiance en soi très faible;

-Enfants incapables de faire face à des échecs, ils pensent tout bien faire et ne sont jamais remis en question par les parents;

-Enfants très dépendants.

Le style démocratique

Les adultes ont pour principal objectif de guider les enfants. Les relations parents/enfants sont basées sur la compréhension ainsi que le dialogue.

Caratéristiques:

-Le dialogue est privilégié ainsi que l’ affection;

-Les parents sont à l’ écoute et conseillent les enfants;

-Les adultes viennent en aide auprès des enfants afin qu’ils puissent assumer leur responsabilité.

Conséquences:

-Les enfants possèdent une forte confiance en eux;

-Prise d’ initiatives et sens de la responsabilité;

-Capable de tisser de très bonnes relations avec les autres.

Le style désengagé

Les parents ne fixent aucune limite. Leur style d’éducation se caractérise par un manque de soutien envers l’ enfant.

Caractéristiques:

-Aucun soutien envers l’enfant;

-Indifférence au point de vue émotionnel;

Conséquences:

-L’enfant est désorienté, il manque cruellement de repères;

-Les enfants ne bénéficient d’aucun appui émotionnel, ils se sentent rejetés et en insécurité.
Les types éducatifs rassemble un ensemble de facteurs et d’influences qui impacte directement sur le type de personnes que seront ses enfants dans les études ainsi que dans la vie de demain, en effet ces différents styles déterminent le caractère social, autonome des enfants. Il est donc nécessaire de faire attention au types de styles éducatifs adoptés.

Pour réunir le maximum de chances afin de parvenir à une réussite scolaire, les familles peuvent-être inciter à pratiquer l’évitement scolaire.

Qu’est-ce que c’est ?

L’évitement est un processus qui conduit à ce que des enfants, qui auraient dû « normalement » être inscrits dans l’établissement public du secteur correspondant à leur lieu de résidence, se retrouvent par choix scolarisés dans un autre établissement public.

L’évitement scolaire est un phénomène social d’avantage présent à Paris que dans les autres régions de France. Cela s’explique par la forte densité de population ainsi que la situation géographique de Paris. Des études consacrées aux effets de l’évitement scolaire sur la séparation sociale de l’espace scolaire de Paris indique que l’évitement scolaire est un révélateur de la différenciation des stratégies de scolarisation menés par les parents d’élèves dans les différentes catégories sociales. Cette différenciation se traduit par un profil social caractéristique: présence d’une forte densité des catégories aisés, ainsi qu’un fort contraste entre un ouest bourgeois (16eme arrondissement,15eme arrondissement) et un nord-est plus populaire (18eme arrondissement, 19eme arrondissement) qui connaît cependant un mouvement d’embourgeoisement récent. Les pratiques d’évitement à Paris intra-muros sont stables et anciennes: la propension à demander une dérogation à l’ entrée en sixième s’élève environ à 15% en 1992 et environ 16% en 2001. Cependant, aujourd’ hui, il n’existe pas d’ indicateur exact permettant de mesurer le taux d’évitement scolaire en France.

Il existe différentes astuces pour éviter l’établissement du secteur: les parents d’élèves peuvent demander une dérogation dès l’école primaire afin de viser un établissement public qui envoie ses élèves en sixième dans un « bon collège », inciter son enfant à s’engager dans un parcours scolaire particulier (choix langue: russe, chinois) afin d’ intégrer une section internationale ou inciter son enfant à pratiquer des options tels que la musique ou le sport, ou encore émettre de « fausses adresses » afin d’ être affecter dans le collège de son secteur.

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Arnaud Parienty, School Business, comment l’argent dynamite le système éducatif, La Découverte 2015

Dans School Business comment l’argent dynamite le système éducatif, Arnaud Parienty effectue un rapport de son expérience en tant que professeur auparavant.

Avant de devenir professeur dans une école prestigieuse de Paris, Arnaud Parienty enseignait dans un lycée d’éducation prioritaire (ZEP ou REP+ maintenant) ce qui lui permet d’obtenir deux facettes différentes: notamment au point de vue de l’argent. Dans cet ouvrage, il cherche à montrer comment l’argent et certaines stratégies facilite le système éducatif. Par ailleurs, il souhaite souligner les nombreuses inégalités omniprésentes dans le système éducatif.

Résumé bref de deux chapitres relatifs aux stratégies scolaires:


Chapitre II:

Arnaud Parienty décrit ici les stratégies adoptées par les parents afin que les élèves étudient dans les établissement les mieux classés. Afin d’obtenir l’affectation dans le lycée que l’on souhaite, il existe des conditions. L’une d’entre elles est d’habiter dans le quartier où le lycée est situé. Cependant, certains parents contournent cette règle en s’appropriant des boîtes aux lettres dans des immeubles quelconques du périmètre. Ainsi, cette boite au lettre sert de justificatif (coût moyen vingt à quarante euros par mois). Néanmoins, cette pratique étant de plus en plus répandue, les établissements demandent d’autres justificatifs comme par exemple une taxe d’habitation. De plus, le fait d’habiter dans une zone urbaine sensible montre que 75% des parents – d’après l’INSEE – ont recourt à des établissement privés pour pallier cet écart entre les établissements

Chapitre III:

Chapitre consacré au soutien scolaire. Les ménages les plus aisés sont prêts à payer des cours particuliers pour permettre d’optimiser les chances de réussite scolaire de leurs enfants. Ces cours sont bénéfiques aux étudiants cependant ils ont un coût (moyenne d’environ trente-six euros par heure) ce qui représente une barrière pour certains ménages qui s’en privent. Dans un lycée ZEP, les élèves ayant recourt à des cours de soutien sont peu nombreux. Il existe des cours de coaching pour les étudiants après le BAC cependant ils sont très onéreux (de quatre-vingt-quinze euros par heure à quatre cent cinquante euros par heure).

Enfin, afin d’optimiser les chances de réussite scolaire, tous les moyens sont bons pour les parents d’élèves: de déménager afin d’intégrer des établissements privilégiés à faire appel à des cours de soutien, ou encore pratiquer des stages à l’étranger.

L’ÉTUDE DE CAS: DEUX COLLÈGES SOCIALEMENT ET TERRITORIALEMENT DIFFÉRENTS

 Pour appuyer notre propos, nous avons décidé de faire une étude de cas. En effet, nous somme allés dans deux collèges différents, pour marquer les différents facteurs qui peuvent mettre l’accent sur des formes d’inégalités certaines. En effet, après avoir constaté que Paris était la ville où il y avait le plus d’inégalités sociales et donc scolaires, nous avons donc décidé de baser notre étude de cas sur le Collège Carnot dans le 17ème arrondissement étant donné que le collège fait partie de la cité scolaire où se situe notre lycée et nous y avons rencontré un des CPE collège, M. MOULIM ; et le Collège Maurice Utrillo dans le 18ème arrondissement car nous étions familier avec cet établissement où nous y avons rencontré la nouvelle directrice, Mme. BOUAYAD, ainsi que l’AESHCO, M. BEDIKIAN. Deux arrondissements voisins et pourtant l’un est – dit – « populaire », et l’autre chic.

 Le collège Carnot est situé dans le 17ème arrondissement, entouré de la cité scolaire Carnot à 145, boulevard Malesherbes. En face de celle-ci se trouve le centre universitaire Malesherbes. A proximité se trouve le parc Monceau, connu et reconnu pour être l’un des plus élégants jardins de Paris -d’après l’Office du Tourisme et des Congrès.  

Capture d’écran 2018-02-04 à 11.07.39.pngCapture d’écran 2018-02-04 à 11.10.26.pngCapture d’écran 2018-02-04 à 11.08.12.pngCapture d’écran 2018-02-04 à 11.11.28.pngCapture d’écran 2018-02-04 à 11.13.25.png

 Le collège Maurice Utrillo, lui, est situé dans le 18ème arrondissement, au 4, avenue de la Porte de Clignancourt. A la jonction entre le périphérique et Saint-Ouen, il a, à proximité, le centre universitaire Clignancourt-Sorbonne.

Capture d’écran 2018-02-04 à 11.15.05.pngCapture d_écran 2018-02-04 à 11.14.53Capture d’écran 2018-02-11 à 10.32.06.pngCapture d’écran 2018-02-11 à 10.32.15.pngPhotos prises par BOUGHDIRI Mayssa

 On peut noter que le collège Maurice Utrillo est entouré de grands travaux: leur environnement de travail est bruyant ce qui pourrait jouer sur la concentration des élèves donc sur leur réussite. En revanche, la cité scolaire Carnot ne voit pas de tels problèmes ou conflits d’usage à proximité de son enceinte. 

 On peut ainsi remarquer un réel changement d’environnement entre ces deux espaces malgré le fait qu’il ne soit pas tant éloigné que cela.

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 L’établissement situé dans le 17ème arrondissement de Paris comprend aujourd’hui un peu plus de 2000 élèves (collège, lycée et CPGE compris) dont 670 élèves dans le collège. En 2015, il se classe 31e sur 109 au niveau départemental en termes de qualité d’enseignement, et 289e au niveau national: en effet, le classement s’établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d’élèves de terminale qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l’établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l’origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet). Cette cité scolaire propulse donc tant son lycée que son collège au rang d’un des meilleurs établissements de Paris ce qui explique son rayonnement et son haut taux de demande d’inscription.

 D’après M. Moulim, CPE du collège Carnot, lors de notre interview, il nous a expliqué que plusieurs dispositifs étaient mis à disposition pour aider les élèves de la cité scolaire à réussir dans les meilleures conditions possibles. En effet, l’aide aux devoirs est proposée aux élèves qui montrent un quelconque besoin d’aide, ceux qui sont en difficultés ou qui n’ont peut-être pas un bon environnement de travail en dehors de l’établissement. Ils viennent après les cours et ce, tous les jours de la semaine. Il y a une nouveauté cette année, le dispositif appelé “Devoirs Faits” : tous les élèves du collège peuvent rester après les cours pour faire leurs devoirs pour ainsi ne pas avoir à les faire à la maison.

 Cependant, pour les élèves qui sont en très grands difficultés et qui accumulent des retards au niveau de l’apprentissage, il y a – dit-il – “une aide plus individualisée”. Elle consiste à travailler avec un professeur en particulier ou un assistant en ayant en amont regardé leurs dossiers pour éventuellement repérer les points faible des élèves en question. Ce dispositif est mis en place dès la fin septembre pour garantir une évolution qui se veut positive sur le long terme. Le suivie débute en 6ème et se poursuit jusqu’en 3ème pour ainsi assurer l’évolution et la réussite de chacun.

 Plusieurs options sont proposées pour ajuster la scolarité de chacun en fonction de ses goûts et préférence. Il y a par exemple une diversité des langues qui peuvent être étudiées : l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le russe, l’hébreu, le chinois ou encore le latin et il y a présence de deux classes bilingues, chinois et allemand.

 Pour ainsi faire de cette cité scolaire un véritable lieu de vie des élèves, il y a mise en place de l’Association sportive (AS) au prix de trente euros à l’année, qui propose plusieurs sport comme le badminton, la musculation …

 Des voyages sont prévus en Espagne notamment au mois d’avril. A cet effet, certains parents font des démarches pour obtenir des aides et leur demande sera satisfaite puisqu’il y a des aides de financement qui ne concernent pas seulement les voyages mais aussi la cantine. Le CPE souligne d’un ton amusé que “ce n’est pas parce qu’on est à Carnot qu’il n’y a pas de parents qui demandent de l’aide pour financer certains dispositifs”.

 Cette phrase est pleine de nuance car en réalité elle soulève une idée reçue qui se traduirait par le fait que seuls les élèves issus de milieux aisés et donc favorisés au plan socio-culturel ne pourrait fréquenter ce genre de d’établissement. Mais depuis quelques années maintenant le taux de boursiers augmentent (il est aujourd’hui de 11,5% et concerne 71 élèves sur 670) et même si ce n’est pas très significatif, on peut en déduire qu’il y a une forme de mixité sociale qui commence à arriver au sein du collège Carnot,  et au sens large, au sein de la cité scolaire Carnot.

 Le collège M.Utrillo situé dans le 18ème arrondissement recense un peu plus de  350 élèves. On peut déjà affirmer que la taille de ces deux établissements sont d’envergures différentes.  Il a eu, il y a de cela une dizaine d’années, une très mauvaise réputation. Il en subit encore les conséquences malgré son amélioration. Il est placé en REP+ c’est-à-dire qu’il est placé dans les réseaux d’éducation prioritaire plus.

 Nous avons donc été sur place et avons interviewé la nouvelle directrice de l’établissement qui n’est arrivée que cette année, Mme. Bouayad ainsi que l’AESHCO, M. Bedikian. Ils ont donc pu nous détailler plus précisément les différents dispositifs et mesures mis en place.

 Il y a tout d’abord des dispositifs internes au collège comme l’école ouverte qui consiste à suivre des cours pendant les vacances. La session qui se déroule lors des vacances d’avril est consacrée aux élèves de troisième qui passeront le brevet au mois de juin qui suivra. Ensuite, il y a le GAS, un dispositif qui dure pendant six semaines consécutives (de mars à avril) et cette fois-ci pendant les cours qui consiste à prendre huit à dix élèves les plus en difficultés pour leur apporter un soutien mais avec un inconvénient qui persiste, c’est qu’ils sont retirés de leurs cours pendant toute la durée de ce dispositif.

 Aussi, il y a des dispositifs extérieurs à l’établissement. Il y a par exemple l’association SOCRATE qui accompagne des élèves dans leur scolarité et ce de la cinquième à la troisième et parfois même pendant le lycée. Cinq élève du collège sont concernés cette année. Encore, il y a la FEVE qui est un organisme aidant les élèves à faire leur devoir à la maison ou dans une médiathèque de quartier. Enfin, les Cordées de la Réussite qui concerne les meilleurs élèves de troisième qui ont néanmoins des difficultés sociales ( les boursiers par exemple). Ils sont pris en charge à raison d’un mercredi après-midi tous les quinze jours depuis le début de l’année scolaire pour aller au lycée Louis le Grand. Ils n’iront pas forcément dans ce lycée là après la troisième mais ce dispositif permet d’ouvrir leurs horizons et de les encourager pour viser les meilleurs lycées parisiens.

 Une classe d’ULIS (Unité Localisée d’Inclusion Scolaire) est aussi présente dans l’établissement et est dirigée par un coordinateur et un AESHCO. Cette classe concerne les élèves qui ont des déficiences intellectuelles.

 Si les dispositifs pour aider les élèves en difficultés, les options sont, elles, moindres. En effet, il y a seulement quatre langues proposées : anglais, allemand, espagnol et latin/grec. “Il y a de tels besoins d’apprentissages en français que nous sommes pas dans une problématique d’instaurer d’autre langues vivantes. Souvent, la maîtrise de la langue française est très imparfaite.” dit la principale.

 Pour ce qui en est de l’Association Sportive (AS), elle est accessible au prix de vingt euros à l’année et des sports tels que la natation ou encore le football. “ On voulait augmenter le prix de l’AS à vingt-cinq euros mais les parents s’y sont opposés estimant que c’était trop cher”. Un prix qui même s’il avait augmenté serait inférieur à celui que propose le collège Carnot. Aussi, tout comme à Carnot, des voyages sont prévus, quatre plus précisément : Italie, Allemagne, Angleterre et un séjour au ski dans le sud de la France. Ils essaient de toucher un maximum de classe car  “c’est souvent le seul moyen de pouvoir partir pour les enfants”.

 Des aides sont proposées notamment grâce au fond social, ainsi que des aides pour la cantine pour les boursiers pour aider les familles qui rencontrent de difficultés conjoncturelles: par exemple, pour ceux qui sont en difficultés majeures, les repas sont au prix de 0,13€.

 Aussi bien dans le collège Carnot que dans le dans le collège Utrillo, différents moyens sont mis en place pour aider et garantir la réussite de tous. Cependant, ces deux établissements ne répondent pas à la même problématique car les différents types de personnes qui s’y concentrent diffèrent et leurs besoins aussi. En effet, à Utrillo, nous sommes plus dans la recherche de bâtir les bases qui pour beaucoup ne sont pas ou très peu acquises alors qu’à Carnot ce sera  plutôt pour approfondir les compétences déjà acquises, ce qui est appuyé par les propos des deux personnes interviewé des différents établissement.

 “Tout est mise en place pour assurer la réussite de tous mais il faut dire la volonté des élèves, en face, est déterminante. Dès l’entrée en sixième, on remarque un réel rejet de l’école. On a énormément de mal à toucher les familles: on s’en rend compte lorsqu’on est obligé d’appeler les pompiers parce qu’un enfant se sent mal et que les parents sont injoignables. On a leur numéros de téléphone mais ils ne répondent pas ou qu’ils ne peuvent pas se déplacer. C’est un grand soucis qu’on rencontre et qui joue dans la réussite de nos élèves. Ensuite au sein de l’établissement,je pense que l’avantage est qu’on a une équipe qui est là depuis longtemps, qui a choisie son public et choisi de rester là et qui essaie de faire en sorte que tout se passe pour le mieux mais ce n’est pas toujours facile. Sur vingt-cinq élèves d’une classe, on a, en moyenne, deux ou trois élèves qui posent de gros gros problèmes.” dit la principale de l’établissement situé dans le 18ème arrondissement de Paris ce qui montre que de réels problèmes au sein des familles sont à l’origine même d’inégalités scolaires.

Carnot met tout en place pour que tout le monde puisse réussir , son objectif est qu’à la fin de l’année de troisième , tous les élèves aient une orientation, quelque chose qui permettent de poursuivre leurs études.” souligne le CPE du collège Carnot. Bien sûr, on ne dit pas qu’à Carnot c’est impossible qu’un cas de figure de cet ordre arrive, mais ce type de phénomène est plus rare.

 Malgré les différents clivages relevés précédemment, les écarts en terme de chiffre ne sont pas si importants. En effet, à Carnot, il y a eu 99,45% de réussite au brevet pour la session 2016/2017 avec un seul élève recalé, 157/670 mentions données (soit 23,4%) et enfin, 83,24% acceptés en seconde générale et 10,6% en seconde professionnelle.

 Au collège Utrillo, il y a eu 83% de réussite au brevet pour la session 2016/2017, 54/77 mentions données (soit 94%) et enfin, les deux tiers des élèves de troisième acceptés en seconde générale (soit 63%) et un tiers en seconde professionnelle (soit 37%).

 Le problème d’évitement scolaire n’est pas concerné par Carnot, c’est plutôt l’inverse. Il y a un taux de pression très élevé au collège. Le collège est très réputé , c’est pour cela que les parents veulent inscrire leurs enfants dans ce collège. Quand il n’y a pas plus de place , c’est le rectorat qui dirige les élèves vers un autre collège. Aucun élève peut rentrer dans l’établissement sans passer par le rectorat.La priorité pour pouvoir accéder au collège est d’habiter dans le secteur.

 Et même si on pourrait en croire le contraire, à Utrillo, le taux d’évitement est léger, il n’est pas si important: cent cinquante élèves y sont affectés en 6ème, mais seulement cent sont pris car l’établissement va être détruit et va se délocaliser pour aller Rue Championnet, toujours dans le 18ème arrondissement. En prévision de cette destruction il y a eu une baisse d’effectif sur les dix dernières années de manière à stabiliser et pour faire en sorte que lorsque l’établissement se déplacera sur un lieu provisoire, il n’y ait pas trop d’élèves à replacer.

 Ces deux établissements se distinguent donc par leur différentes problématiques auxquelles ils essaient par différents moyen d’y répondre. Et cela semble plus ou moins fonctionner au vu des chiffres qui nous ont été donné ultérieurement. Les élèves, quel que soit l’un des établissement étudiés, y sont encadrés et sont suivis pour leur permettre et leur assurer la réussite. Malgré tout, une forme d’inégalité persiste puisque Carnot est préféré à Utrillo pour x ou y raisons ou idées reçues.

 

CONCLUSION

L’inégalité face à l’éducation est la première des injustices contre lesquelles il faut lutter. Or elle s’est accrue ces dernières années. Pour inverser la tendance, le Gouvernement s’est fixé des objectifs pour diminuer le plus possible les écarts de réussite scolaire entre élèves. Des réformes ont été menées de front car notre pays ne donne pas les mêmes chances de réussite à tous ses élèves, c’est un fait que nous avons démontré tout au long de notre développement. Les inégalités sociales se transforment et s’aggravent en inégalités scolaires: le poids de l’origine sociale sur les performances des élèves a augmenté. L’enquête PISA a évalué le niveau scolaire des élèves dans les 34 pays de l’OCDE et les résultats montrent que la France est le pays européen le plus affecté, ce qui ne se traduit pas seulement par une perte de chance pour certains élèves mais par une dégradation du niveau de tous les élèves, y compris les meilleurs. Lancée en décembre 2013, la réforme de l’éducation prioritaire vise à concentrer les moyens là où les difficultés sont les plus importantes. Pour y parvenir, plusieurs réseaux d’éducation prioritaire plus (REP+) ont été déployés.

Il existe de nombreuses inégalités dans le système éducatif alors qu’il devrait être identique pour tous les élèves. Une tendance de démocratisation est apparue lors de la période des Trente Glorieuses mais elle n’est pas bénéfique pour tout le monde car elle conduit à des inégalités entre les élèves de milieu favorisé et les élèves de milieu défavorisé. Les taux de réussites à des examens, les retards scolaires ou bien l’accès à des filières prestigieuses, peuvent dépendre de la classe sociale de l’élève. Les élèves de classes défavorisées possèdent moins d’avantages que les élèves de classes dominantes. La reproduction sociale est une tendance qui est généralement pratiquée par les élèves de milieu défavorisé.

Les inégalités sociales provoquent d’autres inégalités importantes telles que des inégalités dans l’apprentissage des élèves, dans leurs résultats scolaires, dans leurs orientations et diplômes ainsi que des inégalités dans le marché du travail. Donc les inégalités se cumulent et finissent par provoquer des inégalités dans l’insertion professionnelle. Les sociologues n’ont pas tous le même point de vue par rapport aux facteurs de la réussite scolaire. Boudon pense que la réussite scolaire est à l’origine des actions et de la volonté des élèves, alors que pour certains sociologues comme Bourdieu, l’environnement social détermine la réussite scolaire. En effet, Bourdieu est convaincu que la réussite scolaire est déterminée par l’héritage culturel obtenu par les élèves.

Ainsi, la réussite scolaire peut être due à de nombreux facteurs tels que l’influence des parents ou l’encadrement scolaire,  qui est souvent caractérisé par la présence de cours de soutien au sein de l’établissement. En effet, la différence de pédagogie effectué par les enseignants influence le progrès et augmente la confiance des élèves, ce qui entraîne une hausse des résultats scolaires et par conséquent une optimisation de chance de réussite scolaire. De plus, les familles jouent un rôle prépondérants dans la réussite scolaire que ce soit par l’intermédiaire des styles éducatifs. Les différents types éducatifs, rassemblant un ensemble de facteurs et d’influences qui a un impact direct sur le type de personnes que seront les enfants dans les études ainsi que dans la vie de demain, déterminent le caractère social et l’autonomie des enfants. Il est donc nécessaire de faire attention aux types de styles éducatifs adoptés. Encore, afin d’optimiser les chances de réussite scolaire, les parents d’élèves peuvent être inciter à  pratiquer des politiques d’évitement scolaire  pour que leurs enfants puissent intégrer des établissements privilégiés. Les familles disposent de plusieurs mécanismes pour s’y résoudre: ils peuvent demander une dérogation dès l’école primaire afin de viser un établissement qui envoie ses élèves dans un « bon » collège ou ils peuvent pratiquer le principe des « fausses adresses ».

Notre étude de cas et comparaison entre ces deux établissements, le collège Carnot et le collège Maurice Utrillo, appuie notre développement et montre qu’un réel changement, un réel clivage entre ces deux établissements où les chances sont inégalitairement répartie joue sur l’avenir, la réussite et l’intégration des uns et des autres.

Les inégalités scolaires sont donc en partie liées à l’origine sociale mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres car l’investissement de chacun joue aussi.  L’argent est aussi un autre facteur qui provoque des inégalités scolaires car les capacités financières des parents jouent un rôle important dans la réussite de leurs enfants.

La mesure de l’intelligence devrait alors être réalisée dès la naissance avant que l’environnement social et culturelle ne puissent intervenir sur l’enfant afin que tout les élèves soient égaux.

La réelle question est de savoir comment nous pourrons, à l’avenir, faire face au mieux à ces inégalités pour les amoindrir et garantir l’avenir des générations à venir pour qu’elles n’aient pas à subir cette défaillance du système éducatif français. Question qui reste encore sans réponse mais qui ne saurait tarder, nous l’espérons.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

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ACADOMIA, Un élève en difficulté est un enfant ignorant ses points forts, 2013, affiche publicitaire.

https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2013/10/05/acadomia-limposture-faite-a-lechec-scolaire.html

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On se souviendra peut-être qu’il y a quelques années, la firme de soutien scolaire avait frappé fort en annonçant qu’elle rembourserait tout élève de …

INTERVIEW DE M. MOULIM, CPE DU COLLÈGE CARNOT

1/ Quels sont les différents dispositifs mis en place dans ce collège pour venir en aide aux élèves en difficulté ?

– M. MOULIM: “Il y a plusieurs dispositifs: tout d’abord, l’aide aux devoirs qui est plutôt orienté vers les élèves qui ont besoin de cette aide , c’est-à-dire ceux qui sont en difficulté. Ils viennent après les cours. Mais cette année, un nouveau dispositif a été mis en place : “devoirs faits”. Tous les élèves scolarisés au collège Carnot doivent rester après les cours pour faire tous leurs devoirs au collège pour ainsi ne pas les faire à la maison. Pour les élèves qui sont en très grande difficulté pour des raisons x ou y , on met en place un dispositif très particulier, c’est à dire une aide plus individualisée qui va consister par exemple à travailler avec un professeur ou avec un assistant d’éducation. On sélectionne ces élèves là soit par leur niveau évalué après analyse des dossiers, soit au début de l’année ,  lorsque les professeurs en général ou les professeurs principaux signalent des élèves en très grande difficulté . Le dispositif est mis en place à partir de fin septembre donc cela leur laisse le temps de voir comment évoluent les élèves avant de déclencher ce dispositif. Pour repérer ces élèves , on s’appuie sur l’école primaire car les professeurs des écoles primaires signalent déjà au collège les élèves qui sont en difficulté. Les difficultés ne surviennent pas seulement au collège , elles surviennent avant . Enfin, chose normale, il y a un suivie au collège de la sixième à la troisième.”

2/ Y a-t-il une Association sportive pour permettre aux élèves de pratiquer des sports qu’ils ne pourraient peut-être pas pratiquer en dehors la structure scolaire ? Si oui, quels sont les tarifs ?

– M. MOULIM: “Il y a une association sportive (assurée par les professeurs de sport de cet établissement. Certains sports comme le badminton ou encore l’escalade sont proposés. Elle est accessible à la somme de trente euros à l’année.”

3/ Y a-t-il des aides pour la cantine ? Y a-t-il un fort pourcentage de boursier dans le collège?

– M. MOULIM: “Il y a des aides pour pouvoir aider des parents à financer la cantine ou encore les voyages scolaires. Ce n’est pas parce qu’on est à Carnot , qu’il n’y a pas de parents qui demandent de l’aide pour financer des voyages ou autre. Il y a 11,5% de boursiers – 11 élèves sur 670 – et une partie de la bourse va à la cantine . Cela augmente d’année en année; il y a donc beaucoup d’élèves socialement en difficulté qui arrivent au collège Carnot.”

4/ Quelles sont les langues enseignées ? Y a-t-il une ou plusieurs classes double cursus ?

– M. MOULIM: “Il y a deux classes bilingues : Chinois et Allemand . L’anglais est obligatoire pour tout le monde. A partir de la cinquième, le latin peut être enseigné aux élèves le souhaitant.”

5/ Y a-t-il de futurs projets prévus pour les élèves comme des voyages par exemple ?

– M. MOULIM: “Oui, il y a un voyage prévu en Espagne au mois d’avril et il y a déjà des parents qui font des démarches pour qu’on les aide financièrement.”

6/ Peut-on parler d’un phénomène d’évitement autour de ce collège ?

M. MOULIM: “L’évitement n’est pas concerné par Carnot, c’est plutôt l’inverse. Il y a un taux de pression très élevé au collège. Le collège est très réputé , c’est pour cela que les parents veulent inscrire leurs enfants dans ce collège. Quand il n’y a plus de place , c’est le rectorat qui dirige les élèves vers un autre collège. Aucun élève peut rentrer dans l’établissement sans passer par le rectorat. La priorité reste celle de faire accéder au collège Carnot aux élèves qui habitent dans le secteur. Pour le lycée, c’est autre chose.”

7/ Le brevet, c’est l’épreuve à passer avant  de quitter le collège et d’aller vers le lycée. Quelles ont été les taux de réussite au brevet 2016/2017 et de mentions données ? Combien ont-ils été orientés vers une Seconde GT ? vers une Seconde Professionnelle ?

– M. MOULIM: “Il y a eu, à la session 2016/2017, 99,45% de réussite au brevet. Un seul élève a été recalé. Cent cinquante-sept mentions sur six cent soixante-dix ont été données soit 23,4%. 83,24% des élèves ont été en seconde générale, pratiquement tous au lycée Carnot, et seulement 10,60% ont été en seconde professionnelle.”

8/ Pensez-vous que l’établissement oeuvre de tout son possible pour pouvoir offrir aux élèves de bases solides pour pouvoir ensuite réussir dans le domaine scolaire malgré les différences sociales ?  

– M. MOULIM: Carnot met tout en place pour que tout le monde puisse réussir. Son objectif est qu’à la fin de l’année de troisième , tous les élèves aient une orientation, quelque chose qui permettent de poursuivre leurs études.”

B.M, SV.J, D.E

INTERVIEW DE MME BOUAYAD, PRINCIPALE DU COLLÈGE MAURICE UTRILLO

1/ Quels sont les différents dispositifs mis en place dans ce collège pour venir en aide aux élèves en difficulté ?

Mme BOUAYAD:  “Il y a déjà plusieurs dispositifs internes à l’établissement tels que  l’école ouverte, plusieurs sessions qui se déroulent lors des vacances scolaires notamment celle d’avril, consacrée aux élèves de troisième pour les aider à préparer le brevet, ou encore le GAS, une session qui dure six semaines pendant les cours de mars à avril et qui consiste à prendre entre huit à douze des élèves les plus en difficultés et où on leur apporte un soutien mais avec un inconvénient,c’est qu’ils sont retirés de leurs cours. Ensuite, il y a des organismes extérieurs en collaboration avec notre établissement: l’association SOCRATE qui accompagne des élèves dans leur scolarité de la cinquième à la troisième et parfois même pendant le lycée. Elle apporte une aide pour  faire leur devoir ou autres. Cinq élèves de troisième sont  concernés cette année; la FEVE, un organisme qui aide les élèves à faire leur devoir à la maison ou dans une médiathèque de quartier, et enfin les cordées de la réussite, où là les meilleurs élèves de troisième mais qui ont des difficultés sociales (boursiers…) sont pris en charge à raison d’un mercredi après midi tous les quinze ans depuis le début de l’année (Louis Le Grand) ce qui permet d’ouvrir les horizons des élèves qui pourront viser des grands lycées parisiens.”

2/ Y a-t-il une Association sportive pour permettre aux élèves de pratiquer des sports qu’ils ne pourraient peut-être pas pratiquer en dehors la structure scolaire ? Si oui, quels sont les tarifs ?

-Mme BOUAYAD: “Oui, il y a une Association sportive  qui propose divers sport comme la natation, le football, VTT, escalade, ping-pong. Tout cela pour la somme de 20€ à l’année. On voulait l’augmenter à 25€ mais les parents ont refusé estimant que c’était trop cher.”

3/ Y a-t-il des aides pour la cantine ? Y a-t-il un fort pourcentage de boursier dans le collège ?

-Mme BOUAYAD: “Il y a en effet des aides pour la cantine: les boursiers et ceux qui bénéficient du fond social pour aider les familles qui rencontrent des difficultés conjoncturelles. Le repas s’élève à 0,13€ pour ceux qui paient le moins cher par exemple. Dans notre établissement, on recense 63% de boursiers, ce qui est relativement assez élevé comparé à d’autres établissement.”

4/ Quelles sont les langues enseignées ? Y a-t-il une ou plusieurs classes double cursus ?

Mme BOUAYAD: “Sont enseignées l’allemand, l’anglais, l’espagnol, et le latin/grec. Il y a de tels besoins d’apprentissages en français qu’on est pas dans une problématique d’instaurer d’autre langues vivantes. Souvent la maîtrise de la langue française est très imparfaite.”

5/ Y a-t-il de futurs projets prévus pour les élèves comme des voyages par exemple ?

Mme BOUAYAD: “Il y a quatre voyages prévus cette année : un en Italie, un autre en Allemagne, en Angleterre et un séjour au ski. Nous essayon de varier les voyages et de toucher un maximum de classes car c’est souvent pour les enfants le seul moyen de pouvoir partir.”

6/ Peut-on parler d’un phénomène d’évitement autour de ce collège ?

-Mme BOUAYAD: “Le taux d’évitement est léger, il n’est pas si important que ça, au contraire: 150 élèves affectés en 6ème, et on peut en prendre que 100 car l’établissement va être détruit et se délocalisé pour aller Rue Championnet. En prévision de cette destruction il y a eu une baisse d’effectif sur les 10 dernières années de manière à stabiliser pour faire en sorte que lorsque l’établissement se déplacera sur un lieu provisoire il n’y est pas trop d’élèves à replacer.”

7/ Le brevet, c’est l’épreuve à passer avant  de quitter le collège et d’aller vers le lycée. Quelles ont été les taux de réussite au brevet 2016/2017 et de mentions données ? Combien ont-ils été orientés vers une seconde GT ? vers une seconde Professionnelle ?

-Mme BOUAYAD: “Il y a eu 83% de réussite au brevet lors de la session 2016/2017. Un taux assez élevé. Cinquante-quatre mentions sur soixante-dix-sept ont été attribuées soit 94%. 63% de nos élèves ont été dirigés vers une seconde générale – ce qui représente quand même deux tiers – et 37% sont allés en seconde professionnelle – soit un tier.”

8/ Pensez-vous que l’établissement oeuvre de tout son possible pour pouvoir offrir aux élèves de bases solides pour pouvoir ensuite réussir dans le domaine scolaire malgré les différences sociales ? 

-Mme BOUAYAD: “Tout est mise en place, je ne sais pas mais il faut dire qu’il faut rencontrer la volonté des élèves en face. Dès l’entrée en sixième, on remarque un réel rejet de l’école. On a énormément de mal à toucher les familles: on s’en rend compte lorsqu’on est obligé d’appeler les pompiers parce qu’un enfant se sent mal et que les parents sont injoignables. On a leurs numéros de téléphone mais ils ne répondent pas ou qu’ils ne peuvent pas se déplacer. C’est un grand soucis qu’on rencontre et qui joue dans la réussite de nos élèves. Ensuite au sein de l’établissement, je pense que l’avantage est qu’on a une équipe qui est là depuis longtemps, qui a choisit son public et qui a choisit de rester là, et qui essaie de faire en sorte que tout se passe pour le mieux mais ce n’est pas toujours facile. Sur vingt-cinq élèves d’une classe, on a, en moyenne, deux ou trois élèves qui posent de très gros problèmes.”

B.M, SV.J, D.E