LES INÉGALITÉS SCOLAIRES FACE À L’ORIGINE ET À LA NATIONALITÉ DES INDIVIDUS

Il existe de nombreuses inégalités dans le système éducatif alors qu’il est censé être gratuit et le même pour tous. Des inégalités de répartition des compétences scolaires se font entre les différents établissements scolaires au sein desquelles de nombreuses variations individuelles existent. Les établissements sont classés par rapport aux taux de réussite des différents diplômes et de leurs positions, alors que toutes les écoles devraient avoir le même niveau. Mais les écarts se creusent chaque jour un peu plus. Les établissements devraient tous proposer la même qualité des formations des enseignants et les mêmes structures éducatives afin d’aboutir à l’égalité des chances.

Des écarts importants d’acquis et de parcours scolaire entre groupes d’élèves sont définis notamment par leur origine sociale. Chaque élève, quelles que soient ses origines et sa classe sociale, devrait bénéficier dès le départ de sa scolarité une éducation égale aux autres. Mais en France, l’égalité des chances est indissociable du système scolaire qui détermine la hiérarchie par le mérite: c’est le principe de la méritocratie.

Tous les pays ont des établissements scolaires de bons niveaux et de moins bons niveaux mais la France se démarque par des écarts spécialement élevés.  Les études européennes portant sur le niveau en lecture dans les collèges montrent que près de 60% des différences de niveau entre élèves sont liées aux différences de niveau entre établissements en France. Les programmes et plans d’études définissent ce que les élèves doivent savoir, c’est donc aux professeurs d’agir pour enseigner ce qui est nécessaire pour réaliser ce but. Les compétences basiques comme savoir effectuer un calcul simple, lire un texte de façon fluide en fin d’école primaire, savoir résoudre des problèmes de mathématiques et maîtriser les bases de raisonnement scientifique au collège sont des compétences qui ne sont pas acquises par tous les élèves, particulièrement par les élèves socialement défavorisés donc, au plan socio-économique et culturel.

Selon le ministère de l’Éducation nationale, la catégorie « très favorisée » regroupe les cadres supérieurs, les professions libérales, les chefs d’entreprise et les enseignants. La catégorie « favorisée » réunit les professions intermédiaires. La catégorie « moyenne » comprend les agriculteurs exploitants, les artisans commerçants et les employés. Puis la catégorie « défavorisée » rassemble les ouvriers, les chômeurs et les inactifs n’ayant jamais travaillé.

L’école française est plus efficace pour les élèves de milieux favorisés que pour les élèves de milieux appartenant aux groupes minoritaires car elle ne parvient pas à faire acquérir les compétences basiques à tous les élèves alors que c’est l’une de ses principales missions.

Les capacités des plus favorisés s’améliorent alors qu’au contraire les compétences des moins favorisés se dégradent. Les plus défavorisés ne bénéficient pas des mêmes opportunités d’apprentissage  que ceux des milieux favorisés, ce qui accentue les inégalités de départ.

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La campagne publicitaire lancée par Acadomia en 2013 évoque en caractère gras : « Un enfant en difficulté est un enfant ignorant » , puis en caractère moins visible « … ses points forts ».

Cette affiche publicitaire a voulu tout d’abord attirer l’attention sur un premier point qui peut choquer des personnes, puis dans un second temps, la capacité d’Acadomia à mettre en valeur les points forts des élèves. Ce slogan suggère aussi que l’école ignore les points forts des élèves, d’où leurs difficultés. L’école est sélective et peu attentive à l’individualité de chacun, alors que l’une des missions de l’école est de reconnaître et de certifier le « talent » de tous les élèves dans leurs capacités à apprendre et à mettre en œuvre leurs compétences.

Pour certains auteurs américains comme Rivkin et Hanushek, une sorte de discrimination se crée entre les blancs et les noirs car, selon eux, les conditions d’apprentissage les plus favorables, les enseignants les mieux formés et les pédagogies les plus efficaces sont destinés aux élèves blancs qui appartiennent aux classes moyennes ou favorisées. Donc selon eux, les élèves noirs n’ont pas la chance de bénéficier des mêmes apprentissages que  les élèves blancs.

La capacité financière des parents est liée à la réussite de leurs enfants et cela provoque un sentiment d’injustice chez certains élèves et enseignants. Certains enseignants observent que la réussite scolaire est très peu liée au mérite scolaire. La culture joue aussi un rôle important car certaines familles de milieux favorisés transmettent des valeurs solides au-delà de l’argent.

Arnaud Parienty est un diplômé de Sciences Po à Paris et enseigne les sciences économiques et sociales dans un lycée. Il a notamment participé à la réalisation de nombreux manuels scolaires et universitaires. Il a également écrit des articles pour un magazine au nom de « Alternatives économiques » qui traitent des questions économiques et sociales.

Dans son ouvrage School Business: comment l’argent dynamite le système éducatif, Arnaud Parienty établit un rapport sur son expérience en tant que professeur. En effet, avant d’enseigner dans un lycée très prestigieux à Paris, il enseignait dans un lycée d’éducation prioritaire. Cela lui a permis d’obtenir deux faces différentes du système éducatif. Il a pris conscience de l’importance de l’argent dans ce système et il a souhaité montrer dans cet ouvrage que la réussite scolaire est due à l’argent et aux origines sociales. Il a donc mis en évidence les inégalités scolaires.

Selon Arnaud Parienty, les meilleurs enseignants ne sont pas forcément dans les bons établissements. Un professeur « bien noté » – ce sont les termes qu’il emploi – c’est un professeur qui a acquit de l’expérience dans son métier et qui a été recruté à l’aide d’un système de points. Pour la plupart, « ce sont des professeurs âgés qui souhaitent garder leur système pédagogique mais qui manquent de dynamisme avec les élèves et d’investissement ». Donc selon Parienty, les meilleures écoles vont prendre les enseignants les « mieux notés », ce qui laisse aux autres écoles des professeurs jeunes et sans expérience. Mais les professeurs d’établissements difficiles vont « se battre » pour intéresser leurs élèves.

Les bons élèves qui sont assidus à l’école et qui participent permettent aux professeurs de se motiver et de donner le meilleur d’eux-même. L’autocensure des élèves les bloque et ne leur permettent pas d’avancer. Lorsque les élèves  proviennent de mauvais établissements et qu’ils disent qu’ils leur est impossible de réussir en classe préparatoire ou de faire de grosses études,  se bloquent et réduisent leurs capacités pour réussir.

Certains élèves défavorisés sont mis à l’écart dans les établissements et ont alors de faibles compétences dès l’école primaire. Mais le fait de les scolariser dans les mêmes établissements que des élèves  issus de milieux favorisés peut  avoir des effets spécifiques sur leurs chances d’apprendre.

La sociologue Marie Duru-Bellat a donc comparé l’évolution des performances d’élèves de niveau initial dans des classes de niveau moyen : « Un garçon de CE1, de niveau initial égale à 100, dont ni le père ni la mère ne sont de milieu social défavorisé, scolarisé dans l’une des quinze classes les plus défavorisées, aura un score de fin d’année en français de 97,9 contre un score de 101,3 pour un élève comparable qui fréquenterait l’une des quinze classes les plus favorisées. » Donc les élèves progressent plus vite dans une classe calme et attentive que dans une classe bruyante et qui ne travaille pas. Le manque d’ambition des jeunes de milieux défavorisés explique souvent qu’ils fassent de moins bonnes et longues études, que des élèves issus de milieux favorisés.

Le poids des parents d’élèves joue aussi un rôle extrêmement important dans la scolarité de leurs enfants. Dans un établissement de ZEP (zone d’éducation prioritaire), il y a généralement peu de parents d’élèves. Une classe sur deux possède des parents délégués, tandis qu’un établissement de milieu aisé a plusieurs parents délégués par classe. Les parents délégués font le point avec le professeur principal avant chaque conseil de classe et durant les réunions, ils mettent en place des dispositifs afin d’améliorer ce qui n’allait pas. Dans tout cet ensemble d’établissements, il y a les établissements privés qui disposent de plus de personnel de surveillance qui encadrent davantage les élèves et qui les aident pendant et après les cours.

En général, les ménages aisés semblent prêts à payer des cours particuliers à leurs enfants sans réelle limite, faute de temps pour les aider eux-mêmes. Le soutien scolaire a pour but de donner un avantage scolaire à son enfant.

Les cours particuliers sont très utiles pour les élèves qui ont besoin d’aide ou qui souhaitent renforcer leur niveau et prendre de l’avance sur leurs études. Ces cours particuliers permettent aux élèves d’apprendre à leur rythme et d’être plus actifs étant donné que l’élève travaille seul avec son professeur. Mais ces cours particuliers ne sont pas accessibles à tout le monde. En effet, lorsqu’on apprend que l’heure de soutien est en moyenne à 36.50 euros, on sait que certains ménages ne peuvent pas payer des cours particuliers à leurs enfants.

Les inégalités scolaires se forment notamment lors de l’apprentissage des langues étrangères. En effet, même si les langues les plus enseignées comme l’anglais, l’espagnol ou bien l’allemand sont des langues que l’on peut apprendre à l’école, il existe un fort taux d’inégalité. Tout d’abord les parents ayant de bons moyens financiers peuvent inscrire leurs enfants dans des écoles bilingues privées. L’apprentissage commence en général dès la maternelle et ce sont des établissements coûteux car ce sont des institutions hors-contrat. De plus, les parents de milieux favorisés peuvent financer des stages intensifs à leurs enfants ou bien des séjours linguistiques qui permettent à l’enfant de parler uniquement la langue du pays afin de s’améliorer. Les familles d’accueils sont en général des familles modestes et lorsqu’elles logent les enfants en séjour linguistique, elles reçoivent un revenu important, donc les séjours en immersion dans une famille sont coûteux. Par exemple, un séjour au Royaume-Unis coûte généralement 1500 euros pour une durée de deux semaines. Un tel investissement n’est pas à la portée de tous car les familles de milieux défavorisés n’ont pas les moyens de financer des voyages aussi coûteux pour améliorer le niveau de langues étrangères de leurs enfants. Donc, ce sont les familles les plus favorisées qui ont l’opportunité d’envoyer leurs enfants en séjours linguistiques. Bien entendu, des établissements organisent des voyages scolaires dans différents pays mais ils ne durent que peu de jours et ne permettent pas d’apprendre davantage la langue en question.

Les enfants issus de parents qui sont souvent mutés dans d’autres pays pour des raisons professionnelles bénéficient davantage de facilité par rapport aux langues car ils sont habitués à vivre en général dans des pays anglo-saxons, donc ils améliorent leur niveau d’anglais et ont plus de chance de devenir bilingues et biculturels.

Encore une fois, les élèves qui profitent de ces avantages sont des enfants issus de milieux favorisés qui rassemblent les cadres ou bien les chefs d’entreprises.

Étudier à l’étranger donne un avantage pour accéder aux emplois qualifiés mais cet avantage dépend généralement du milieu social car peu ont le privilège de pouvoir financer ce genre de scolarité à leurs enfants. Donc, les études à l’étranger permettent une concurrence sur le marché du travail.

Les écoles privées accueillent de plus en plus d’élèves de la maternelle au supérieur.

En effet, dès le plus jeune âge, les parents souhaitent que leurs enfants intègrent des écoles privées afin de commencer leur scolarité avec des bases solides. Mais des inégalités font encore surfaces car la répartition des moyens est inégale. Par exemple, 49% des enfants de deux ans ont une place en maternelle en Lozère alors que en Seine-Saint-Denis, seulement 5% des enfants ont leur place alors que c’est dans cette zone que cette scolarisation serait la plus nécessaire du fait que les familles appartiennent à des milieux défavorisés. Les établissements privés scolarisent généralement des enfants de milieux favorisés : 36% des élèves qui étudient dans des collèges privés et 46% des élèves qui étudient dans des lycées privés ont des parents qui sont chefs d’entreprise, cadres ou encore enseignants. Donc les écoles privées renforcent les inégalités liées aux revenus des familles. Elles s’adressent alors aux familles qui ont de l’argent et les écoles publiques s’adressent donc aux familles qui n’ont pas les moyens de payer une école privée. Nous pouvons remarquer encore une fois qu’il y a une forte injustice liée à l’incapacité financière des parents et à l’origine sociale.

En 1987, John Rawls insiste sur l’importance de l’équité avec « l’égalité équitable des chances ». Il déclare que les inégalités sociales et économiques doivent satisfaire deux conditions : tout d’abord, elles doivent être liées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, dans des conditions d’égalité équitable des chances. Puis elles doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société. La perspective rawlsienne propose donc une vision dont les chances doivent être égales de façon à ce que les positions de chacun dépendent le moins possible de leurs positions de départ. Les inégalités de départ entre élèves transforment les inégalités sociales en inégalités scolaires.

Pierre Merle, sociologue et spécialiste des questions scolaires et des politiques éducatives, ne pense pas que l’égalité des chances est appliquée dans les lycées et les enseignements supérieurs.

Une tendance de démocratisation est apparue lors de la période des Trente Glorieuses car les effectifs scolaires augmentaient fortement. Cette période a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 jusqu’au choc pétrolier en 1973.

En effet, jusqu’en 1945, l’école primaire est ouverte à tous les élèves, peu importe leurs origines et leur classe sociale, alors que l’enseignement secondaire n’est pas réservé à tous les « types«  d’élèves. En réalité, l’enseignement secondaire préfère privilégier les élites, donc les classes sociales ayant des bons moyens financiers.

La démocratisation scolaire a pour objectif de faire atteindre des élèves à des niveaux d’études élevés tout en réussissant à réduire les écarts de réussites et les différences de parcours entre les élèves issus de milieux sociaux différents. Donc la démocratisation a pour but de mettre en avant les capacités des élèves et d’effacer au maximum la hiérarchisation scolaire déterminée par l’origine sociale de chaque individu.                                                                                                              

Après 1945, la démocratisation de l’enseignement secondaire parvient à la suite de la massification de l’enseignement de base. Ainsi, plus de cinq millions d’élèves sont inscrits dans l’enseignement secondaire vers les années 1970, contre moins de trois millions en 1960. Ce phénomène peut s’expliquer par une forte croissance démographique.                                                                                                                                                                 

Une fois la période des Trente Glorieuse terminée, la durée des études augmente progressivement du fait que la part des dépenses de l’ Éducation nationale dans le PIB passe de 6,5% en 1975 à 7,2% en 1993.

Les classes défavorisées sont le plus touchées par la démocratisation. En effet, la proportion des bacheliers parmi les personnes de 50-59 ans ayant un père ouvrier est 9,7% , alors que celle des personnes de 25-39 ans est de 19,1%.

On peut alors remarquer que les plus jeunes bacheliers ayant eu la possibilité de  pouvoir s’inscrire dans de bonnes écoles primaires et secondaires obtiennent un plus fort taux de réussites que les personnes dont l’école n’était pas démocratisée.   

À partir des années 70, la démocratisation de l’enseignement supérieur parvient à la suite de la démocratisation de l’enseignement secondaire. En 1972, les étudiants de l’enseignement supérieur sont environ un million et en 1993, ce chiffre double. Ce phénomène peut s’expliquer par l’accroissement de l’accès à la classe de Terminale puis à la suite des études supérieures. Présentement, plus de 65% d’une classe n’ayant pas de redoublants, parvient en Terminale et pratiquement tous les bacheliers poursuivent des études supérieures.

On remarque néanmoins que la démocratisation n’est pas bénéfique pour tout le monde et qu’elle peut conduire à des inégalités entre les élèves de milieu favorisé et des élèves de milieu défavorisé. Par exemple, la proportion des enfants de cadres entre 25 et 39 ans est de 72,3% alors que la proportion des enfants d’ouvriers est de seulement 19,1%.

Il existe plusieurs types de démocratisations. Tout d’abord, la démocratisation quantitative consiste à allonger la durée des études au plus de personnes possibles. Les statistiques publiées par l’Éducation nationale en 2012 sont encourageantes car le taux d’accès au baccalauréat est monté de 25,9% en 1980 à 71,6% en 2011. Mais Prost établit ultérieurement que la démocratisation quantitative déplace les inégalités mais ne les supprime pas. Il existe aussi la démocratisation qualitative qui consiste à atténuer le lien entre le parcours scolaire d’un élève et son origine sociale. Donc cette démocratisation exige la réduction de ces écarts.

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Le taux de réussite au brevet des collèges des élèves issus de classes favorisées est supérieur à celui des élèves issus de milieu social défavorisé. Donc le taux de réussite dépend des classes sociales.

Selon les différentes séries du baccalauréat, on remarque d’importantes disparités entre les différents groupes sociaux. On parle alors de démocratisation ségrégative.

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D’après ce tableau, les élèves issus de cadres, donc des milieux favorisés, ont un taux beaucoup plus élevé dans les séries générales que dans les séries technologiques et professionnelles. Alors que les enfants issus d’ouvriers, donc des milieux défavorisés, ont au contraire un taux plus élevé dans les séries technologiques et professionnelles  et un taux faible dans les séries générales. Donc les élèves qui accèdent les filières d’enseignements professionnels sont généralement des enfants d’origine sociale défavorisée. L’accessibilité aux filières dépend alors du milieu social.

En règle générale, la restriction des choix s’impose aux classes les plus défavorisées plutôt qu’aux classes supérieures.

Le baccalauréat général est plus valorisé socialement que le baccalauréat professionnel et technologique car il ouvre plus d’accès dans l’enseignement supérieur, tandis que les élèves de milieux défavorisés seront plutôt orientés vers des études moins prestigieuses.

Donc la démocratisation sociale explique le contraste entre les différentes séries du baccalauréat et le recrutement social. Alors, une inégalité se fonde par rapport aux choix des séries et dans l’enseignement supérieur.

D’après Maryline Baumard qui est une journaliste dans Le Monde , « en France, un lycéen de milieu défavorisé a deux fois moins de chances d’entrer dans l’enseignement supérieur que s’il avait grandi en Espagne ou en Irlande. »                                                                                                                      

Il existe deux types d’élèves dans les écoles post-bac privées. Tout d’abord il existe les élèves de bon niveau qui misent plutôt sur le confort, la sécurité et la facilité. Puis il y a les élèves qui choisissent les écoles post-bac privées par défaut car ils ont des résultats moyens, savent qu’ils auraient peu de chances d’intégrer les écoles après une classe préparatoire et qu’ils auraient des difficultés à réussir  dans la spécialité choisie.

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D’après ce graphique , nous pouvons remarquer que le taux de diplôme égal ou supérieur au bac +3  des élèves issus de milieu socialement favorisé est largement supérieur à celui des classes défavorisées. Les élèves de classes dominantes font peu parti des élèves qui n’ont pas de diplôme ou qui n’ont pas poursuivi leurs études après le baccalauréat. Alors que le taux des élèves issus de classes modestes qui n’ont pas de diplôme ou qui n’ont pas poursuivi leurs études est amplement supérieur au taux de diplôme égal ou supérieur au bac +3.

Donc les chances d’un élève de quitter le système scolaire sans le baccalauréat varient très fortement selon l’origine sociale de l’élève.

Les élèves issus de milieu favorisé poursuivent généralement plus longtemps leurs études que les élèves de parents qui ont moins de moyens financiers. Les enfants de parents de cadres accèdent plus facilement à des échelons sociaux plus élevés que des enfants d’ouvriers.

Lors de l’enseignement supérieur, les élèves issus de milieu favorisé intègrent fréquemment les filières les plus prestigieuses telles que les classes préparatoires et les grandes écoles.

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Le tableau prouve qu’un enfant issu d’un père cadre, a plus de chances de le devenir par la suite qu’un enfant issu d’un milieu défavorisé. Alors qu’un enfant issu de parents ouvriers sera, d’après ce tableau, ouvriers à son tour. Donc les élèves de milieux défavorisés sont amenés généralement à reproduire le même parcours professionnel que leurs parents.

Un retard scolaire est un indicateur de difficultés scolaires. Les retards scolaires parviennent dès le plus jeune âge. Ils sont fréquents dans les territoires marqués par la plus forte précarité économique et sociale des habitants. Les écarts sont très marqués entre les élèves de nationalité française et ceux de nationalité étrangère. Plus le milieu social est élevé, moins les élèves ont de risques d’être en retard. En effet, la proportion d’élèves en retard varie de 3,6% dans les milieux très favorisés à 20,5% dans les milieux défavorisés. Donc les retards scolaires sont plus fréquents dans les territoires défavorisés.

Les inégalités scolaires entre milieu sociaux se construisent avant le collège et c’est un moment important  pour l’avenir des jeunes de milieu défavorisé en particulier.

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D’après ce graphique, les catégories sociales défavorisées ont beaucoup plus de retard scolaire que les classes sociales favorisées. Selon les données de  l’INSEE (institut national de la statistique et études économiques) en 2011, « un cinquième des élèves issus de milieux défavorisés ont redoublé au moins une fois avant d’entrer en sixième soit six fois plus que les élèves dont les parents sont très favorisés.«  Ce phénomène est provoqué d’une part par les origines sociales, puis par le fait d’être entouré d’une population de même milieu car en effet, la concentration de personnes défavorisées sur un même territoire peut provoquer des retards scolaires.

D’après « l’Observatoire des inégalités », 58 % des élèves des sections pour jeunes en difficulté au collège sont issus de catégories sociales défavorisées et 2 % des enfants issus de cadres supérieurs.

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En 2013, 35% des élèves de milieux défavorisés ont redoublé, alors que seulement 10% des élèves issus de classes très favorisées ont redoublé. Un grand écart se forme donc entre les élèves de milieux favorisés et les élèves de milieux  défavorisés, même si ces derniers ont obtenu un taux moins élevé entre 2004 et 2013.

Le niveau social est important ainsi qu’un revenu élevé sont importants pour que les enfants aient les meilleures chances de réussir à l’école.

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D’après cette carte, l’échec scolaire est provoqué par plusieurs facteurs dans différents territoires. Par exemple, en milieu urbain il y a un fort cumul de fragilités économique, familiale et culturel ainsi que des difficultés de vie familiale et d’habitat social. Puis dans les communes il y a des fragilités financières et culturelles. Les risques élevés sont très présents dans le nord de la France. 

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Ce schéma récapitulatif permet comprendre l’ampleur des inégalités sociales qui provoquent d’autres inégalités importantes telles que des inégalités dans l’apprentissage des élèves, dans leurs résultats scolaires, dans leurs orientations et diplômes ainsi que des inégalités des diplômes dans le marché du travail. Donc les inégalités se cumulent et finissent par provoquer des inégalités dans l’insertion professionnelle. 

 Comme dit précédemment, les inégalités scolaires forme un phénomène omniprésent, durable et observé à différentes échelles. Aujourd’hui, les différences de scolarisation entres les villes et les campagnes sont de plus en plus élevées. Bien que de nos jours, l’entrée en sixième pour un élève soit devenu un phénomène banal, les élèves ruraux demeurent cependant moins nombreux à accéder au lycée que les élèves urbains. Cette inégalité scolaire est accentuée par la différence de richesses entre les campagnes et les banlieues. En effet, les personnes aux revenus les plus faibles vivent majoritairement dans le monde rural vieillissant et éloigné. Par surcroît, on observe que le niveau de vie médian de l’ espace urbain (après prélèvements obligatoires) équivaut à 19 200 euros/an contre 18 800 euros/an pour l’espace rural. De plus, au sein des campagnes, d’après l’INSEE on remarque que les élèves ruraux sont souvent orientés vers des formations professionnelles courtes.

Les inégalités scolaires s’effectuent aussi à une plus courte échelle ainsi, les inégalités de réussite scolaire entre banlieues et centre-ville sont très fortes, cependant il est difficile d’identifier leur cause:  l’ implantation géographique ou la situation sociale.  Ces inégalités de zones engendrent de fortes modifications sur le point de vue de l’enseignement. Ainsi, dans les grandes villes telles que Paris ou Lyon, on trouvera les établissements les plus prestigieux et considérés alors que dans les banlieues,non. Par conséquent, on assiste à une plus forte concentration des professeurs les plus diplômés et qualifiés autour de ces établissements, délaissant les établissements les moins réputés, les banlieues les plus précaires avec des professeurs généralement moins qualifiés .

Par ailleurs, les inégalités scolaires existent à l’intérieur d’une même villes comme le souligne la présence d’établissements de réseau d’éducation prioritaire dans certains arrondissements de Paris par exemple.

D’après plusieurs études, les professeurs sont souvent découragés à l’idée de venir enseigner dans des zones « difficiles ». Pour inverser la tendance et  inciter les professeurs à venir enseigner en réseau d’éducation prioritaire, l’Etat a mis en place une prime annuelle s’élevant à environ 2 312 euros.

Répartition des 29 collèges REP de l’ Académie de Paris (selon les arrondissements):

-Paris 10ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 11ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 13ème: 2 collèges REP (7%)

-Paris 14ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 17ème: 1 collège REP (3.5%)

-Paris 18ème: 8 collèges REP (27.5%)

-Paris 19ème: 8 collèges REP (27.5%)

-Paris 20ème: 7 collèges REP (24%)

On constate une forte disparité dans la répartition des collèges REP entre un ouest-bourgeois (15ème arrondissement/16ème arrondissement) ne consacrant presque aucun collège REP, et un nord-est populaire (18ème arrondissement et 19ème arrondissement) où de nombreux collèges REP s’y implantent.

Une réflexion sur “LES INÉGALITÉS SCOLAIRES FACE À L’ORIGINE ET À LA NATIONALITÉ DES INDIVIDUS

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