LA RÉUSSITE SCOLAIRE FACE À L’ENVIRONNEMENT SOCIAL ET SCOLAIRE DES INDIVIDUS

L’éducation faite par les parents transmet aux enfants les premières valeurs, mais cette transmission affecte ces derniers car elle diffère selon les milieux sociaux. Les milieux sociaux permettent de classer la société selon la profession et les moyens financiers de la personne.

L’apprentissage des enfants par les parents entraîne alors des capitaux culturels et sociaux inégaux entre les enfants de classes sociales favorisées et ceux de classes sociales défavorisées. Ces inégalités sociales apparaissent dès la première rentrée scolaire de l’enfant car l’accès au langage ou à l’écriture n’est pas la même chez un enfant dont les parents sont des chefs d’entreprise et chez l’enfant dont les parents sont des ouvriers. On identifie les élèves de différents milieux selon leur vocabulaire, leur culture générale ou bien leur manière d’être: c’est le capital culturel.

Selon Pierre Bourdieu, le capital culturel possède plusieurs formes.

On remarque tout d’abord que les milieux qui ont un capital culturel hérité important sont proches de la culture légitime de l’école et les enfants issus de ce milieu là ont beaucoup plus de chances de réussir que d’autres enfants. Il y a donc déjà une première influence de l’héritage familial sur les résultats par le type de culture que l’école favorise et par le milieu familial véhiculé.

L’école sanctionne aussi une manière d’être, de parler et d’écrire. Donc un élève qui est issu d’un milieu social où la manière d’être qu’on lui a véhiculé, le rapport à la langue, à l’écrit, à l’accent qui est différent sont dit ‘moyens », aura donc plus de marches à gravir pour remonter les échelons scolaires. Selon leur écrit ou leur oral, certains milieux seront largement favorisés, d’après les milieux sociaux d’origines. Il y a donc une deuxième influence de l’héritage familial sur les résultats par la manière d’être.

La reproduction sociale est un phénomène sociologique en rapport avec la famille qui consiste à transmettre des positions sociales d’une génération à une autre.  

Par exemple, un fils de cadre a davantage de chances de devenir cadre que de changer de classe sociale, alors qu’un fils d’ouvrier a plutôt tendance à devenir ouvrier comme son père et donc de ne pas quitter sa classe sociale.

L’égalité des chances est une théorie qui empêche que la situation financière des parents ainsi que les origines sociales, culturelles et religieuses déterminent l’avenir de leurs enfants. Elle permet de faire en sorte que tous les individus disposent des mêmes opportunités de développement social. L’égalité des chances est alors une vision de l’égalité qui permet de lutter contre la reproduction sociale.  Selon André Compte-Sponville qui est un philosophe français, « L’égalité des chances, c’est le droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C’est le droit égal, pour chacun, de faire ses preuves, d’exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement, ses faiblesses. C’est le droit de réussir, autant qu’on le peut et qu’on le mérite. C’est le droit de ne pas rester prisonnier de son origine, de son milieu, de son statut. »

Bourdieu et Passerons se rendent compte de la typologie des différents rapports à l’école, qui varient selon le milieu social hérité, dans les résultats scolaires. L’environnement social transmet un rapport à l’école. Les sociologues distinguent alors trois milieux sociaux :

– Les familles de classes favorisées possèdent de l’argent et une culture légitime de celle de l’école. Les élèves de ce milieu ont un rapport plus familiarisé avec l’école, ils se sentent plus autorisés à répondre en cours, à participer. Ils se sentent très à l’aise à l’école, alors qu’il y a des élèves issus de la même classe sociale à qui l’école leur est égal. Ce sont des « cancres » et comme leur parents gagnent bien leur vie, ils ont déjà l’assurance qui leur permet de se sentir légitime. Ils ne veulent donc pas travailler car leur avenir est déjà conçu, c’est la désinvolture par excès.  Donc les élèves issus de ce milieu s’expriment correctement, et qui par l’éducation reçue dans un milieu familial très favorisé, ont une bonne présentation et une certaine aisance en société.

– Les familles de classes moyennes transmettent «une bonne volonté culturelle», les parents ont les chances de faire sentir à l’enfant que l’école est importante , qu’il faut bien travailler et réussir. Par exemple, les parents qui n’ont pas beaucoup de culture en littérature vont faire le maximum pour aider leur enfant en achetant des livres pour les aider même si il faut dépenser de l’argent. Une bonne volonté culturelle c’est donc que la culture de l’école a une valeur , mais que les parents n’ont pas.  Ce milieu social transmet donc une volonté de réussir, les parents font en sorte que leurs enfants réussissent quitte à prendre des cours particuliers et donc faire des sacrifices. Les parents incitent leurs enfants à aimer l’école même si les études et le métier des parents ne sont pas une histoire très familière avec la culture légitime de l’école, ils savent néanmoins que l’école est importante.

– Les familles de classes défavorisées rejettent l’école. Les parents n’ont pas de diplômes et eux même ont mal vécu l’école.

L’héritage culturel est donc déterminant dans la réussite scolaire car en effet, les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron remettent en question l’égalité des chances. L’école devrait traiter tous les élèves comme égaux face à la culture mais selon les sociologues , les élèves sont traités de façon inégale. Lors d’un examen ou d’un concours, les épreuves et les critères sont les mêmes pour tous les candidats : en apparence, le concours ou l’examen donne à tous des chances égales, mais en réalité les étudiants les plus proches de la culture scolaire sont privilégiés par rapport aux autres. En particulier, puisque leur langage est plus proche du langage scolaire, ces étudiants n’ont peu d’efforts à fournir relativement aux autres pour satisfaire les critères du concours ou de l’examen.

« Les bons élèves » sont plus nombreux dans les milieux favorisés. Le sociologue Pierre Bourdieu montre que l’école favorise les favorisés et son histoire personnelle démontre que l’école ne distingue pas les élèves de condition modeste et les élèves de milieux favorisés. En effet, Pierre Bourdieu était le fils de parents  paysans et c’était un excellent élève. L’un de ses professeurs l’a incité a s’inscrire à l’hypokhâgne de Louis-le-Grand qui est un remarquable et prestigieux lycée parisien. Il est alors admis et devient agrégé de philosophie et termine sa carrière en tant que professeur au Collège de France, qui est un grand établissement d’enseignement et de recherche qui joue un rôle très particulier dans l’enseignement supérieur français. Mais Bourdieu est une exception qui confirme la règle, et qui veut que la probabilité qu’un enfant réussisse à l’école soit liée à son origine sociale. Les données statistiques le confirment, car par exemple un enfant d’ouvriers a quinze fois moins de chances d’aller en classe préparatoire aux grandes écoles qu’un élève dont les parents sont classés parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures.

Dans le livre, Les Héritiers, Les étudiants et la culture écrit en 1964, les sociologues français Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron  montrent que le système scolaire contribue au processus de reproduction sociale par rapport aux classes défavorisées, donc l’école participe à la reproduction des inégalités sociales. Selon eux, la réussite scolaire est fortement déterminée par la culture scolaire qui est liée à la culture des enfants. Bourdieu et Passeron appellent « le capital culturel hérité » , un capital ou l’on regarde plusieurs critères comme le niveau d’études des parents, le nombre de livres à la maison, les types de consommations culturelles ou bien mêmes les types de vacances. Donc le capital culturel peut dépendre de  l’investissement éducatif , du travail pédagogique des parents ou même du rang social de la famille. Les élèves de milieux favorisés possèdent plus d’avantages sociaux favorables à leur réussite. Les étudiants issus des milieux aisés disposent d’un capital culturel qui permet de s’adapter plus aisément aux exigences du système scolaire que les classes défavorisées car les enfants issus de catégories favorisées, possèdent une culture qui est proche de la culture scolaire et donc ces enfants là ne perçoivent pas de différence entre la culture familiale et la culture scolaire. Les élèves issus de milieu favorisé ont alors plus de chances de réussir leurs études et donc de rester dans la même catégorie sociale de leurs parents, que les élèves issus de milieu défavorisé qui n’ont pas obtenu une culture familiale semblable à la culture scolaire. Ces élèves de milieu modeste sont alors victimes de la rupture entre la culture scolaire et la culture familiale, ce qui provoque plus de complexité à d’adapter à la culture légitime de l’école. C’est alors pour cela que leur chance de réussir à l’école est inférieure à celle des élèves issus de milieu aisé car leur réussite scolaire est « aléatoire ».

Ce livre montre l’importance de l’héritage culturel entre les inégalités scolaires et les inégalités sociales. Par exemple, les élèves issus des classes supérieures fréquentent davantage les musées ou bien lisent plus de livres que les élèves issus de milieux moins aisés. Les inégalités proviennent donc de l’héritage culturel. Les étudiants de milieux favorisés héritent d’une familiarité avec les savoirs que le système scolaire valorise. Ce livre prouve qu’il existe des inégalités des chances pour atteindre des études supérieures entre les fils de cadres et les fils d’ouvriers. La reproduction sociale est causée par l’inégale répartition du capital culturel, social et économique entre les différentes classes sociales.                                                                                                                                           

Puis les deux sociologues, Bourdieu et Passeron, ont écrit un nouveau livre en 1970 intitulé La reproduction, éléments pour une théorie du système d’enseignement. Ce livre démontre à nouveau que le système éducatif agit fortement sur la reproduction sociale. Ce livre insiste encore une fois sur les inégalités de chances et la réussite scolaire. Bourdieu dénonce le système scolaire comme une « reproduction » des catégories sociales qui privilégie les classes dominantes. L’école est un moyen d’ascension sociale pour les classes moyennes car les modèles culturels sont proches de la culture scolaire et donc ces classes peuvent progresser socialement. Puis les catégories populaires, donc les classes inférieures et défavorisées sont souvent passives car elles acceptent les échecs scolaires et ne font pas d’effort pour progresser. Ainsi, l’école est aussi un instrument de la reproduction sociale pour les élèves appartenant à la catégorie défavorisée car ils reproduisent le même parcours que leurs parents. Donc l’école reproduit les inégalités mais ne les atténue pas. La thèse de « l’école reproductrice », développée par Pierre Bourdieu, consiste alors à renforcer les inégalités d’acquis en ignorant les inégalités de départ, donc en proposant la même « offre » de formation à tous.

Selon Raymond Boudon, un des sociologues français les plus importants du XXème et du XXIème siècle, l’inégalité des chances n’a aucun lien avec la réussite scolaire des élèves. D’après lui, il n’y a pas de lien entre l’inégalité scolaire et l’inégalité sociale, donc l’école est neutre. Dans son livre intitulé L’inégalité des chances , Boudon prouve que les inégalités scolaires ne sont que le résultat de stratégies individuelles qui sont différentes selon l’origine sociale. Selon lui, un fils d’ouvriers a de plus en en plus de chances d’accéder aux études supérieures s’ils le souhaitent. Donc il prouve que l’héritage culturel n’est pas le principal facteur qui permet d’accéder aux études universitaires. L’autre facteur serait alors le désir de la mobilité sociale qui désigne la volonté de changer de position sociale d’une personne par rapport à celle de ses parents. Selon Boudon, les familles issues d’un milieu modeste surestiment le prix des études et sous-estiment les avantages du diplôme contrairement aux familles de milieux favorisés. En général, un élève issu d’un milieu aisé continu ses études après le baccalauréat, alors qu’un élève issu d’un milieu plus défavorisé choisira plus facilement d’arrêter des études après le baccalauréat, ce qui est déjà une réussite pour les parents. De plus, Boudon prouve que les réformes pédagogiques qui ont pour objectifs d’égaliser les différences culturelles et sociales, n’atténuent pas les inégalités scolaires. Il estime que la démocratisation de l’école n’est pas une solution car cela ne permettra pas aux élèves issus de milieux sociaux défavorisés de devenir prioritaires par rapport aux élèves issus de milieux sociaux favorisés.                                                                                                              Donc la théorie de la reproduction sociale n’est pas prouvée d’après Boudon. D’après lui les inégalités scolaires sont définies par les stratégies individuelles des familles et la volonté des élèves et non pas par le système scolaire. Boudon est alors « l’anti-Bourdieu » par excellence.

D’après le livre L’école des chances, qu’est-ce qu’une école juste ? écrit par le sociologue français François Dubet, l’égalité des chances est difficile à atteindre à l’école. D’après lui, l’école doit distinguer le mérite de chacun indépendamment de son origine sociale. Il pense que la scolarité en France est un système à « fabriquer de l’exclusion ». Selon lui, les diplômes prestigieux sont réservés aux élèves capables d’atteindre l’excellence car en effet, un faible taux d’élèves issus de milieux défavorisés accèdent aux grandes écoles car ils vont généralement dans les filières professionnelles. Environ 80% des élèves de CAP sont issus des milieux défavorisés.

Dubet estime que le système scolaire devrait s’appuyer sur le mérite des élèves et non pas l’héritage culturel. D’après lui, l’égalité des chances c’est le fait de demander aux classes favorisées, un peu plus de chances aux élèves méritants qui sont issus de classes défavorisées. Mais pour Dubet, l’égalité des chances ne permet pas une meilleure société car les inégalités sociales dans la société provoquent des inégalités de chances à l’école et causent à son tour des inégalités sociales dans la société.

Les sociologues ont donc tous un point de vue différent sur la réussite scolaire qui est déterminée ou non par l’environnement social. Bourdieu et Boudon ne pensent pas du tout de la même manière par rapport à l’origine de l’inégalité des chances dans le système scolaire.

Bourdieu et Passeron pensent que la réussite scolaire est causée par l’héritage culturel obtenu par les élèves, donc que la position sociale des parents constitue un héritage pour leurs enfants. Les enfants issus des milieux favorisés sont considérés comme des « héritiers », alors que les enfants de classes modestes sont considérés comme des « déshérités ». Bourdieu et Passeron pensent que le système scolaire provoque des inégalités des chances pour les élèves, alors que le système éducatif a pour but de proposer le même apprentissage à tous les individus. Cette inégalité des chances entraîne une reproduction de la hiérarchisation sociale. Selon Bourdieu, les élèves issus de milieux favorisés réussissent dans leur scolarité grâce à leur héritage culturel et non pas grâce à leur talent. Donc Bourdieu est convaincu qu’il faut traiter différemment les élèves selon leur origine sociale.

En revanche, Boudon pense que la réussite scolaire est à l’origine des actions et de la volonté des élèves.

On peut alors conclure qu’il existe des héritages par la culture, la manière d’être et le rapport à l’école. Pour certains sociologues, l’environnement social détermine la réussite scolaire. La mesure de l’intelligence devrait être réalisé dès la naissance avant que l’environnement social et culturelle ne puissent intervenir sur l’enfant afin que tous les enfants soient égaux.

Selon Durkheim, l’école est un facteur d’intégration et de développement pour tous. Durkheim est le fondateur de la sociologie et de l’éducation, et selon lui, l’école doit outrepasser les rivalités et les conflits et se soumettre aux différentes évolutions de la société pour pouvoir y adapter les individus qu’elle doit socialiser. L’école a pour objectif de préparer les élèves aux différents emplois qu’offre l’économie et a pour but d’unifier la société autour de valeurs générales comme  la raison, la discipline, le respect de la patrie.

Pour Durkheim, l’école est aussi un facteur d’uniformisation des différentes cultures. Pour lui, tous les individus profitent du même apprentissage scolaire.

Selon les sociologues Baudelot et Establet, l’école est un facteur d’inégalité née du capitalisme et qui est au service de la reproduction sociale. Ils évoquent ce point important dans L’école capitaliste en France qui a été publié en 1971. Pour ces sociologues, l’école oppose la bourgeoisie et le prolétariat ainsi que le travail manuel et le travail intellectuel. L’école contribue, selon Baudelot et Establet, à la survie du capitalisme qui est fondé sur la division entre ces deux classes sociales.

En effet, les enfants issus d’une classe favorisée entrent dans un réseau secondaire-supérieur alors que les enfants issus de classes défavorisées entrent dans un réseau primaire-professionnel qui reproduit la situation sociale de leurs parents. Très peu d’enfants issus de cette classe, n’ont la chance d’intégrer le réseau secondaire et donc espérer une élévation sociale.

  La différence d’établissement scolaire influe sur la réussite scolaire car si les communes riches ont les moyens de se payer des professeurs de théâtre ou de musique, les communes plus précaires doivent se contenter de passer un DVD ce qui ne peut qu’accroître les inégalités sociales et culturelles.

Afin de parvenir à une réussite scolaire de tous les les élèves, les intervenants scolaires sont invités à mettre en oeuvre la différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique : qu’est-ce que c’est?

C’est une démarche qui consiste à mettre en oeuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d’enseignement et d’apprentissage afin de permettre à des élèves d’âges, d’aptitudes, de compétences et de savoir-faire hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs communs et, la réussite scolaire.

Pourquoi ?

Ce phénomène a été créer pour répondre à l’hétérogénéité de la classe afin d’amener chaque élève le plus loin possible sur le plan de ses apprentissages en tenant compte de son potentiel.

Pour qui ?

Elle s’adresse à différents types d’ élèves, d’une part: pour les élèves ayant différentes façons d’apprendre, pour les élèves ayant différents rythmes de travail liés à des activités extra- scolaire, pour  les élèves doués qui sont d’avantage susceptible d’assimiler rapidement le cours. Tous ces élèves bénéficient d’une flexibilité pédagogique, cependant la différenciation pédagogique s’oriente aussi vers les élèves ayant des besoins particuliers (enfants handicapés, enfants en situation familiale ou sociale difficile,…). Ces élèves bénéficient d’adaptation ou de modification. Les mesures d’adaptation ont pour principal objectif de permettre aux élèves ayant des besoins particuliers de réaliser les mêmes apprentissages que les autres élèves ce qui permet d’atténuer les obstacles qu’ un élève peut rencontrer du a ses caractéristiques personnelles et d’en faire une illustration pour les élèves ayant des besoins particuliers. Modifier revient à revoir à la baisse les attentes par rapport aux professeurs il est donc préférable d’envisager en premier lieu les mesures d’ adaptation.

Différencier quoi ?

On constate une différenciation dans les contenus, les structures, le processus et sur la production des élèves. La différenciation de pédagogie faite par les enseignants influent les progrès et par conséquent, la réussite scolaire.

En 1969, un psychologue américain Robert Rosenthal et une directrice d’école Lenore Jacobson publient Pygmalion in the classroom où ils réalisent une expérience original. A travers cette expérience se soulève une question: Lorsque des maîtres croient leurs élèves plus intelligents qu’ ils ne le sont, ce regard peut-il engendrer un « effet Pygmalion » c’est-à- dire les rendre plus intelligents?

Dès 1964, Rosenthal soumet des élèves à un test d’intelligence conçu pour détecter ceux qui « sont susceptibles de présenter un démarrage scolaire » ( dont on peut espérer des progrès rapides) pour l’ année suivante; il transmet par la suite aux maîtres le résultat ainsi que les élèves « démarreurs » qui seront dans sa classe. Or les élèves prétendus démarreurs on été en réalité tirés au sort.

Un an plus tard, tous les élèves repassent ce test d’ intelligence et on constate que les « démarreurs » ont progressé de 12 points en QI, tandis que les autres ont progressé de 8 points. Cette différence de QI s’ observe à travers les différences selon l’âge: on constate qu’ au CP les « démarreurs » ont un QI supérieur de 15.4 points comparé à celui des non-démarreurs; au CE1 de 9.5 points. Cependant dans les autres classes la différence n’ est pas aussi flagrante.

La théorie visant à ce qu’un élèves soit influencer par la façon d’être des professeurs est donc vérifiée.

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Les pratique éducatives des familles interpellent selon leur variété. Certaines familles valorisent la conformité, la discipline, la stabilité; d’ autres donnent la priorité à l’autonomie de l’enfant, à sa motivation ainsi qu’à la communication.

Selon la psychologue américaine Diana Baumrind les styles éducatifs sont un mélange de deux aspects fondamentaux, d’une part: la sensibilité et l’intérêt d’autres part: l’exigence et la fermeté.Ses recherches ont mis en évidence trois styles éducatifs: les parents autoritaires, les parents permissifs et les parents démocrates auquel on peut ajouter un nouveau style qui s’est propagé: les parents désengagés.

Le style autoritaire

C’est un type d’éducation rigide fondé sur de nombreuses interdictions, les parents représentent l’ autorité tandis que les enfants sont soumis et se contente d’obéir.

Caractéristiques:

Exigence élevée caractérisé par une forte pression, les enfants se doivent de répondre aux attentes des parents souvent très élevée);

Application de sanction et d’ ordres sans explication permanente, quand un enfant ne répond pas aux différentes attentes, des sanctions sont appliquées, les enfants doivent agir comme cela a été convenu sans protester, ses enfants sont souvent exposés à de nombreuses critiques;

-Absence de dialogue, la communication parents/enfants est très faible et se fait rare.

Conséquences:

-Manque de prise de décision de l’enfant, peur de prendre une décision de leur plein gré car ils ont peur de se tromper à l’ égard d’autres élèves;

-Dépendance très élevée, si l’on ne les conseillent et dirigent pas, ses enfants se sentent en insécurité et ils demeurent perdus;

-Passifs et timides, ils éprouvent de l’anxiété par rapport à l’approbation des autres;

-Faible estime de soi, tendance à se sentir isolé et coupable.

Le style permissif

Ce style éducatif se distingue par peu d’exigences et un faible contrôle. Par ailleurs, les adultes évitent de se mettre en conflits, les enfants ont le droit à une certaine liberté.

Caractéristiques:

-Absence de normes et de contrôle, le peu de règles établis est souvent contourné, cependant aucune sanctions n’est prise;

-Les enfants sont surprotégés, les enfants sont gâtés, les parents leur accorde quasiment tout ce qu’il souhaite et cèdent en leur faveur lorsque quelque chose ne convient pas à leur exigences;

-Les adultes ne responsabilisent pas les enfants, en tolérant le moindre faits et gestes des enfants, les parents ne font pas comprendre à leurs enfants qu’ ils sont responsables de leurs actes.

Conséquences:

-Confiance en soi très faible;

-Enfants incapables de faire face à des échecs, ils pensent tout bien faire et ne sont jamais remis en question par les parents;

-Enfants très dépendants.

Le style démocratique

Les adultes ont pour principal objectif de guider les enfants. Les relations parents/enfants sont basées sur la compréhension ainsi que le dialogue.

Caratéristiques:

-Le dialogue est privilégié ainsi que l’ affection;

-Les parents sont à l’ écoute et conseillent les enfants;

-Les adultes viennent en aide auprès des enfants afin qu’ils puissent assumer leur responsabilité.

Conséquences:

-Les enfants possèdent une forte confiance en eux;

-Prise d’ initiatives et sens de la responsabilité;

-Capable de tisser de très bonnes relations avec les autres.

Le style désengagé

Les parents ne fixent aucune limite. Leur style d’éducation se caractérise par un manque de soutien envers l’ enfant.

Caractéristiques:

-Aucun soutien envers l’enfant;

-Indifférence au point de vue émotionnel;

Conséquences:

-L’enfant est désorienté, il manque cruellement de repères;

-Les enfants ne bénéficient d’aucun appui émotionnel, ils se sentent rejetés et en insécurité.
Les types éducatifs rassemble un ensemble de facteurs et d’influences qui impacte directement sur le type de personnes que seront ses enfants dans les études ainsi que dans la vie de demain, en effet ces différents styles déterminent le caractère social, autonome des enfants. Il est donc nécessaire de faire attention au types de styles éducatifs adoptés.

Pour réunir le maximum de chances afin de parvenir à une réussite scolaire, les familles peuvent-être inciter à pratiquer l’évitement scolaire.

Qu’est-ce que c’est ?

L’évitement est un processus qui conduit à ce que des enfants, qui auraient dû « normalement » être inscrits dans l’établissement public du secteur correspondant à leur lieu de résidence, se retrouvent par choix scolarisés dans un autre établissement public.

L’évitement scolaire est un phénomène social d’avantage présent à Paris que dans les autres régions de France. Cela s’explique par la forte densité de population ainsi que la situation géographique de Paris. Des études consacrées aux effets de l’évitement scolaire sur la séparation sociale de l’espace scolaire de Paris indique que l’évitement scolaire est un révélateur de la différenciation des stratégies de scolarisation menés par les parents d’élèves dans les différentes catégories sociales. Cette différenciation se traduit par un profil social caractéristique: présence d’une forte densité des catégories aisés, ainsi qu’un fort contraste entre un ouest bourgeois (16eme arrondissement,15eme arrondissement) et un nord-est plus populaire (18eme arrondissement, 19eme arrondissement) qui connaît cependant un mouvement d’embourgeoisement récent. Les pratiques d’évitement à Paris intra-muros sont stables et anciennes: la propension à demander une dérogation à l’ entrée en sixième s’élève environ à 15% en 1992 et environ 16% en 2001. Cependant, aujourd’ hui, il n’existe pas d’ indicateur exact permettant de mesurer le taux d’évitement scolaire en France.

Il existe différentes astuces pour éviter l’établissement du secteur: les parents d’élèves peuvent demander une dérogation dès l’école primaire afin de viser un établissement public qui envoie ses élèves en sixième dans un « bon collège », inciter son enfant à s’engager dans un parcours scolaire particulier (choix langue: russe, chinois) afin d’ intégrer une section internationale ou inciter son enfant à pratiquer des options tels que la musique ou le sport, ou encore émettre de « fausses adresses » afin d’ être affecter dans le collège de son secteur.

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Arnaud Parienty, School Business, comment l’argent dynamite le système éducatif, La Découverte 2015

Dans School Business comment l’argent dynamite le système éducatif, Arnaud Parienty effectue un rapport de son expérience en tant que professeur auparavant.

Avant de devenir professeur dans une école prestigieuse de Paris, Arnaud Parienty enseignait dans un lycée d’éducation prioritaire (ZEP ou REP+ maintenant) ce qui lui permet d’obtenir deux facettes différentes: notamment au point de vue de l’argent. Dans cet ouvrage, il cherche à montrer comment l’argent et certaines stratégies facilite le système éducatif. Par ailleurs, il souhaite souligner les nombreuses inégalités omniprésentes dans le système éducatif.

Résumé bref de deux chapitres relatifs aux stratégies scolaires:


Chapitre II:

Arnaud Parienty décrit ici les stratégies adoptées par les parents afin que les élèves étudient dans les établissement les mieux classés. Afin d’obtenir l’affectation dans le lycée que l’on souhaite, il existe des conditions. L’une d’entre elles est d’habiter dans le quartier où le lycée est situé. Cependant, certains parents contournent cette règle en s’appropriant des boîtes aux lettres dans des immeubles quelconques du périmètre. Ainsi, cette boite au lettre sert de justificatif (coût moyen vingt à quarante euros par mois). Néanmoins, cette pratique étant de plus en plus répandue, les établissements demandent d’autres justificatifs comme par exemple une taxe d’habitation. De plus, le fait d’habiter dans une zone urbaine sensible montre que 75% des parents – d’après l’INSEE – ont recourt à des établissement privés pour pallier cet écart entre les établissements

Chapitre III:

Chapitre consacré au soutien scolaire. Les ménages les plus aisés sont prêts à payer des cours particuliers pour permettre d’optimiser les chances de réussite scolaire de leurs enfants. Ces cours sont bénéfiques aux étudiants cependant ils ont un coût (moyenne d’environ trente-six euros par heure) ce qui représente une barrière pour certains ménages qui s’en privent. Dans un lycée ZEP, les élèves ayant recourt à des cours de soutien sont peu nombreux. Il existe des cours de coaching pour les étudiants après le BAC cependant ils sont très onéreux (de quatre-vingt-quinze euros par heure à quatre cent cinquante euros par heure).

Enfin, afin d’optimiser les chances de réussite scolaire, tous les moyens sont bons pour les parents d’élèves: de déménager afin d’intégrer des établissements privilégiés à faire appel à des cours de soutien, ou encore pratiquer des stages à l’étranger.

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